P-au-P, 25 oct. 2017 [AlterPresse]--- L’Association nationale des médias haïtiens (Anmh) dit trouver totalement déplacée la demande du commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Clame-Ocnam Daméus, invitant les médias à remettre au parquet des images et enregistrements, sur supports audio-visuels, de tous actes de banditisme et de violence, commis au cours des manifestations organisées dans la capitale Port-au-Prince.
« Sans citer la moindre référence légale, le commissaire demande aux médias de se transformer en auxiliaires de ses services dans la qualification des actes commis sur la voie publique et de lui remettre images et enregistrements », critique l’Anmh, dans une position publique transmise à l’agence en ligne AlterPresse..
Aucun des médias membres de l’association ni aucun journaliste, qui se respectent, n’ont à servir d’indicateurs de police ou de justice.
« Il revient à la police et à la justice haïtienne de bien faire leur travail, avec les moyens mis à disposition par les lois de la république », dans le cadre du maintien de l’ordre et dans le respect des prérogatives constitutionnelles et légales, estime l’Anmh.
La presse n’a pas pour mission de surveiller les citoyennes et citoyens pour l’État, ni de rapporter leurs faits et gestes aux autorités, rappelle l’Anmh au commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince.
Elle invite tout un chacun à rester vigilant dans la défense et la sauvegarde des acquis de la société de droit en construction.
L’Association des journalistes haïtiens (Ajh) s’est dit aussi scandalisée par la demande du commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, qui constitue une atteinte au principe de la liberté d’expression, de la liberté de presse et du droit à l’information, principe garanti par la Constitution et les différentes conventions et déclarations internationales dont Haïti est partie.
Lors des manifestations, tenues les mardis 17 et 24 octobre 2017, des individus non identifiés ont tiré des coups de feu pour intimider les protestataires. Ce qui a provoqué une situation de panique lors du défilé.
Le 17 octobre 2017, des individus avaient même tenté, lors de la mobilisation, d’incendier deux stations d’essence au niveau de Delmas 83 et Delmas 52. [la emb rc apr 25/10/2017 14:50]