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Haïti : L’Ajh, choquée par une demande « expresse » du commissaire du gouvernement aux médias

P-au-P, 25 oct. 2017 [AlterPresse] --- L’Association des journalistes haïtiens (Ajh) se dit scandalisée par la demande du commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Clamé Ocmane Daméus, invitant les médias à mettre à disposition (du parquet) toutes images et tous enregistrements sur supports audio-visuels de tous actes de banditisme et de violence, commis au cours des manifestations organisées à la capitale Port-au-Prince.

Ceci devrait se faire de manière « expresse » et dans des délais raisonnables, indique la note du commissaire, en date du 20 octobre 2017.

Le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince voudrait transférer une partie de son mandat aux médias et les transformer en de véritables espions, condamne l’Ajh.

La note du commissaire symbolise une atteinte au principe de la liberté d’expression, la liberté de presse et du droit à l’information, garanti par la Constitution et les différentes conventions et déclarations internationales dont Haïti est partie, estime-t-elle.

Elle appelle les médias et les journalistes à combattre toute tentative de museler la presse et leur rappelle l’obligation qui leur est faite d’accomplir leur mission avec professionnalisme et responsabilité.

Dans un communiqué de presse daté du 18 octobre 2017, Clame-Ocnam Daméus a condamné avec la dernière rigueur les actes criminels commis au cours des différentes manifestations de rue notamment à Port-au-Prince.

« Les délinquants politiques », organisateurs ou participants à ces manifestations émaillées de violence, vont être poursuivis et sanctionnés conformément à la loi, a-t-il prévenu.

Les manifestations de l’opposition organisées, ces derniers temps, à travers le pays, notamment à la capitale, pour réclamer le départ du président Jovenel Moïse, sont souvent emaillées de violences.

Lors des manifestations, tenues les mardis 17 et 24 octobre 2017, des individus non identifiés ont tiré des coups de feu pour intimider les protestataires. Ce qui a provoqué une situation de panique lors du défilé.

Le 17 octobre 2017, des individus avaient même tenté, lors de la mobilisation, d’incendier deux stations d’essence au niveau de Delmas 83 et Delmas 52. [la emb gp apr 25/10/2017 11:50]