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Haïti-Migration : Des dizaines de migrants, dont des Haïtiens, sous menace d’expulsion en Guyane française

P-au-P, 24 oct. 2017 [AlterPresse] --- Des dizaines de migrants, dont des Haïtiens, seraient sous menace d’expulsion en Guyane française, rapporte la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr), citant l’organisation Sud éducation Guyane, dans une note datée du mardi 24 octobre 2017, transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

Dans une note, publiée le 21 octobre 2017, l’organisation Sud éducation Guyane dénonce l’arrestation des dizaines de jeunes migrants, dont des Haïtiens récemment installés sur le territoire guyanais et qui seront dans l’obligation de quitter le territoire français.

Interceptés sur le chemin de l’école ou sur le lieu de leur stage, ces migrants, parmi eux des Haïtiens, se sont fait confisquer leurs passeports par la Police aux frontières (Paf).

Ces jeunes, qui viennent d’Haïti, du Surinam, de la République Dominicaine, du Brésil ou d’ailleurs, n’ont plus la possibilité de poursuivre leur activités scolaires, déplore l’organisation Sud éducation Guyane.

Ces migrants, qui avaient laissé leurs pays d’origine, accompagnés des membres de leurs familles, sont, actuellement, dans le désespoir.

Plusieurs viennent, en permanence, au Réseau éducation sans frontière (Resf) pour demander de l’aide et des conseils, fait-elle savoir.

« Malgré sa politique répressive à l’encontre des étrangers, malgré son racisme de plus en plus décomplexé, la France est perçue comme un eldorado par les populations pauvres du monde entier ».

Selon les lois françaises, les enfants étrangers devraient bénéficier de la scolarité gratuite et obligatoire, puisqu’ils vivent sur le territoire.

Cependant en Guyane française, ce sont plusieurs milliers d’enfants étrangers, de 6 à 16 ans, qui n’ont pas accès à l’école, dénonce l’organisation Sud éducation Guyane, qui dit constater une tendance à la xénophobie à travers le monde.

« Malheureusement, la population guyanaise, dans sa grande majorité, est dans l’indifférence et le repli sur soi. Les médias locaux font la sourde oreille. Les élus guyanais ne semblent pas préoccupés, non plus, par le sort réservé aux élèves étrangers, quand ils ne l’aggravent pas ».

La situation des élèves étrangers reflète la quasi nullité de la protection de l’enfance sur le territoire guyanais, particulièrement sur les fleuves et dans l’Ouest guyanais, où les enfants peuvent subir les pires violences, n’avoir rien à manger, venir à l’école en haillons ou ne pas y venir du tout, sans l’attention de personne, fustige-t-elle.

Sud éducation Guyane appelle l’Etat français à favoriser des conditions dignes pour l’instruction de toutes et de tous, y compris les élèves étrangers.

Des rénovations doivent être apportées au niveau du système éducatif guyanais, recommande-t-elle.

Le Comité inter mouvements auprès des évacués (Cimade) avait demandé, à l’État et à la préfecture de la Guyane française, de mettre un terme à l’expulsion collective illégale de ressortissantes et ressortissants haïtiens, dans une note en date du mardi 20 septembre 2016.

Le Cimade avait invité les autorités guyanaises françaises à organiser une réponse digne et respectueuse des droits fondamentaux de ces migrantes et migrants.

Dans la nuit du jeudi 15 au vendredi 16 septembre 2016, sur 42 personnes de nationalité haïtienne, interpellées et enfermées au centre de rétention, 15 d’entre elles ont été embarquées pour un retour forcé à Port-au-Prince, avait dénoncé le Cimade. [bd emb rc apr 24/10/2017 10:20]