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Haïti-Politique : L’opposition souhaite un réel accompagnement de la manifestation du 24 octobre 2017, par la Pnh

P-au-P, 23 oct. 2017 [AlterPresse] --- L’opposition appelle la Police nationale d’Haïti (Pnh) à bien encadrer la manifestation anti-gouvernementale du mardi 24 octobre 2017, en vue d’éviter, dit-elle, l’infiltration des partisans du pouvoir, qui seraient à l’origine des violences enregistrées dans les récentes mobilisations.

Les organisateurs demandent aux agents de Pnh de prendre leurs responsabilités, lors d’une conférence de presse, donnée ce lundi 23 octobre 2017 et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

La manifestation du 24 octobre 2017 devrait démarrer devant lles ruines de l’église (catholique romaaine) Saint-Jean Bosco (centre-ville), la place Boyer à Pétionville (périphérie est) ainsi que dans six autres points stratégiques de la zone métropolitaine de Port-au-Prince.

Elle devrait également parcourir les rues de Pétionville, la route de Delmas (périphérie nord-est), pour s’achever devant les ruines du Palais national au Champ de Mars, principale place publique de la capitale Port-au-Prince, précise le dirigeant de la plateforme Pitit Dessalines, Jean Charles Moïse.

« Les formalités pour l’organisation de cette mobilisation ont été remplies depuis le 20 octobre 2017 », fait savoir Me Michel André, porte-parole de la Coalition des organisations dites démocratiques.

Me. André invite tous les protestataires à manifester, de façon pacifique, pour réclamer le départ du président Jovenel Moïse et pour rejeter l’impopulaire budget 2017-2018, qualifié « de criminel » par plusieurs secteurs de la vie nationale.

L’ancien candidat au sénat qualifie d’inacceptable le fait que le commissaire du gouvernement, près le tribunal civil de Port-au-Prince, voudrait poursuivre les organisateurs des manifestations de l’opposition, alors que ce sont des « intrus » qui auraient commis, dit-il, des désordres lors de ces mobilisations.

Il exige la libération, par la justice, de plus d’une quarantaine de manifestants, qu’il dit considérer comme des prisonniers politiques.

Cette mobilisation entend aussi faire échec à la tentative du pouvoir de revenir au système de vassalisation des institutions démocratiques, soutient le député Printemps Bélizaire, de la 3e section circonscription de Port-au-Prince, l’un des dirigeants du parti Fanmi Lavalas.

Printemps Bélizaire en profite pour dénoncer la convocation à l’extraordinaire du corps législatif, pour le lundi 23 octobre 2017, faite par le président Jovenel Moïse, en vue de statuer notamment sur la mise en place du Conseil électoral permanent (Cep), dont la séance a avorté, faute de quorum.

La création de cet organisme électoral permanent viserait, selon lui, à permettre au pouvoir de faire mainmise sur les prochaines élections.

« Le parlement haïtien est tout-à-fait vassalisé par l’Exécutif, l’appareil judiciaire est domestiqué. Or, s’il n’y a pas une autonomie des institutions, cela sous-entend que nous sommes en pleine dictature », prévient Bélizaire.

Lors de la manifestation du mardi 17 octobre 2017 de l’opposition, émaillée de scènes de violences, des individus non identifiés ont tiré des coups de feu en l’air au niveau de Delmas 5 et Delmas 45, provoquant une situation de panique en plusieurs points de la capitale Port-au-Prince.

Des individus ont tenté d’incendier deux stations d’essence au niveau de Delmas 83 et Delmas 52. [jep emb gp apr 23/10/2017 16 :30]