P-au-P, 19 octobre 2017 [AlterPresse] --- La plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) appelle les autorités haïtiennes à mettre en œuvre des programmes sociaux pertinents, susceptibles d’encourager les Haïtiennes et Haïtiens, vivant dans des conditions vulnérables, à rester dans le pays, dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Exprimant ses inquiétudes face au nombre élevé d’Haïtiennes et d’Haïtiens, qui continuent de mettre leur vie en péril dans des voyages irréguliers, la plateforme Garr exhorte, de nouveau, les autorités haïtiennes à privilégier l’amélioration des conditions de vie des couches vulnérables de la population, qui partent sans cesse à la recherche d’emplois et de mieux-être en territoire étranger.
73 migrants haïtiens, dont 12 femmes et 61 hommes, ont été interceptés, le lundi 16 octobre 2017 à French Cay, un îlot situé au Sud-Est de Turks and Caïcos, rapporte la plateforme Garr, citant les autorités de ce territoire britannique d’outre-mer .
Ces 73 migrantes et migrants haïtiens ont été emmenés à Providenciales, une île de l’archipel de Turks and Caïcos.
Ces ressortissantes et ressortissants haïtiens, qui tentaient d’aller s’installer irrégulièrement aux Îles Turks and Caïcos, devraient être déportés sous peu vers Haïti, ont annoncé les autorités de ce territoire britannique d’outre-mer .
Plus de 150 migrantes et migrants haïtiens, dont des femmes et des enfants en situation irrégulière, avaient été également retrouvés, le mercredi 4 octobre 2017, dans les eaux et sur le rivage de ce pays, selon des rapports du Département de l’immigration du Ministère de contrôle des frontières et de l’emploi des Îles Turks and Caïcos.
Depuis plusieurs décennies, des milliers de nos compatriotes laissent Haïti pour fuir les crises socio-politiques et la misère, qui rongent le pays.
Auparavant, ils se rendaient en Amérique du Nord, notamment vers les États-Unis d’Amérique et le Canada ainsi que dans les Antilles. Depuis environ sept ans (depuis 2010, après le tremblement de terre du 12 janvier 2010), ils vont en Amérique du Sud, particulièrement en direction du Brésil et du Chili.
Le phénomène de la migration haïtienne au Brésil et au Chili s’est donc intensifié, par milliers, après le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
L’ancienne administration Martelly-Lamothe a instauré, le 6 mars 2013, un programme d’assistance sociale, communément appelé Ede pèp.
Ce programme, apparemment de lutte contre la pauvreté, viserait l’amélioration des conditions d’existence des Haïtiennes et Haïtiens, à travers une coordination et l’implémentation de programmes innovants d’assistance sociale, ciblés vers la population qui vit au-dessous du seuil de l’extrême pauvreté.
Malheureusement, ledit programme Ede Pèp, assimilé par beaucoup à du « clientélisme politique », sans aucune articulation véritable avec un objectif de transformation des condistions socioéconomiques des plus vulnérables en Haïti, n’a pas su réduire les conditions de pauvreté extrême de la population haïtienne.
Jusqu’à aujourd’hui (octobre 2017), le nombre d’Haïtiennes et d’Haïtiens, laissant le pays à la recherche d’une vie meilleure à l’extérieur, ne fait qu’augmenter. [la emb rc apr 19/10/2017 10:25]