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Justice : Le Rnddh souhaite des « sanctions sévères » contre les corrompus dans le système judiciaire en Haïti

P-au-P, 18 oct. 2017 [AlterPresse] --- Le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) réclame des « sanctions sévères » contre les corrompus dans le système judiciaire haïtien, dans un rapport d’observation, daté du 16 octobre 2017 et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Tout en reconnaissant la présence de magistrats sérieux au sein de l’appareil judiciaire, le Rnddh encourage une « enquête impartiale » et des « sanctions sévères » contre toutes celles et tous ceux, qui sont impliqués dans la corruption qui gangrène le système judiciaire en Haïti

La rentrée judiciaire 2017-2018, qui a commencé ce mois d’octobre 2017 sur fond de crise, « laisse augurer le pire pour cette année judiciaire », craint le Rnddh.

« Le fait, par le Bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Stanley Gaston, de pointer du doigt (dans son discours prononcé, lors de la rentrée judiciaire, le lundi 2 octobre 2017) ce problème sociétal - la corruption - constitue un point positif. Cela doit porter les magistrats à se pencher sur la problématique, qui, aujourd’hui, entraîne la justice haïtienne dans la débâcle »..

A propos des grèves, tantôt des magistrats, tantôt des greffier, qui réclament de meilleures conditions de travail, le Rnddh reconnait combien « les demandes formulées par le personnel judiciaire sont justes ».

Les moyens, octroyés au fonctionnement des cours et tribunaux, sont « trop maigres ». Les magistrats ne sont « pas traités avec le respect, dû à leur rang ».

Le Rnddh recommande aux autorités de « fournir à tous les magistrats, juges de paix, parquetiers et juges des tribunaux de première instance, des moyens efficaces de travail », pour éviter que la crise influe négativement sur le fonctionnement de la justice, durant l’année 2017-2018.

L’organisme de défense des droits humains conseille également de compléter, institutionnellement, les postes vacants à la Cour de cassation de la république et de mettre tout en œuvre pour que les droits aux garanties judiciaires de toutes et de tous soit respectés.

C’est dans ce contexte que vient de prendre fonction, le lundi 16 octobre 2017, en Haïti, la Mission des Nations unies pour l’appui à la justice en Haïti (Minujusth).

Cette force, qui remplace la Minustah, dont le bilan est vivement critiqué, après 13 ans de mission, a pour mandat de « renforcer l’État de droit et de faire le suivi de la situation des droits humains, y compris les questions liées à l’égalité et à l’équité et de genre », a rappelé le Guinéen Mamadou Diallo, le chef ad intérim de la Minujusth.

Comme la Minustah, la Minujusth devrait continuer l’occupation d’Haïti, estiment différentes secteurs. [rjl emb rc apr 18/10/2017 14:25]