P-au-P, 18 oct. 2017 [AlterPresse] --- La Mission des Nations unies pour l’appui à la justice en Haïti (Minujusth) a pris fonction, à Port-au-Prince, le lundi 16 octobre 2017, au lendemain du départ de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), observe l’agence en ligne AlterPresse.
La Minujusth entre sur le sol haïtien, pour une période initiale de six mois (16 octobre 2017-15 avril 2018), après les 13 ans de présence de la Minustah, dont le bilan est vivement critiqué par divers secteurs de la vie nationale.
« La création de la Minujusth reflète l’engagement (de l’Organisation) des Nations unies à poursuivre son soutien à la consolidation de la paix et à la promotion de la stabilité politique en Haïti », a affirmé le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu),le Portugais Antonio Guterres, dans un message lu, à cette occasion, par son représentant spécial adjoint en Haïti, le Guinéen Mamadou Diallo, également chef ad interim de la Minujusth.
Composée de jusqu’à sept unités de police constituées – soit 980 personnes – et de 295 policiers hors unités constituées, cette nouvelle cohorte de l’Onu en Haïti a pour mission, de « renforcer l’État de droit et de faire le suivi de la situation des droits humains, y compris les questions liées à l’égalité et à l’équité et de genre », selon Diallo, qui fait aussi office de coordinateur du système des Nations unies en Haïti.
Le diplomate onusien reste persuadé qu’Haïti saura saisir cette opportunité, offerte avecr le déploiement de la Minujusth, pour consolider la stabilité politique, acquise ces dernières années, afin d’ouvrir la voie à un avenir démocratique, stable et prospère toutes les Haïtiennes et pour tous les Haïtiens".
Dans son allocution, le titulaire du Ministère des affaires étrangères (Mae) d’Haïti, Antonio Rodrigue, s’est montré assez reconnaissant, quant aux retombées « positives » (?) du passage de la Minustah en Haïti.
Toutefois, il n’a pas omis d’évoquer les « exemples peu louables, enregistrés au cours des 13 dernières années » (juin 2004 - octobre 2017), avec le passage des casques bleus dans le pays.
Il cite l’épidémie du choléra [Ndlr : épidémie introduite, en octobre 2010, par la Minustah en Haïti et qui a fait, à date (octobre 2017) plus de 10,000 morts en Haïti], qui, dit-il, ne saurait être passée sous silence, sans oublier les abus sexuels sur les femmes et enfants en Haïti.
Quant à la venue de la Minujusth - qui est la sixième mission de maintien de la paix de l’Onu en Haïti pour les 25 dernières années -, des « règlements d’engagements doivent être mis en place, pour favoriser l’implémentation de la tolérance zéro », souhaite Rodrigue.
Entre-temps, beaucoup de voix continuent de s’élever contre l’implantation d’une autre force onusienne (qui va continuer de représenter une « force d’occupation », estiment divers secteurs) dans le pays, suite au départ de la Minustah, impliquée dans une série d’actes de violations des droits humains.
La Minustah est également accusée d’avoir fragilisé davantage la démocratie dans le pays. [rjl emb rc apr 18/10/2017 11:20]