P-au-P, 12 oct. 2017 [AlterPresse] --- De concert avec les Ministères à la condition féminine et aux droits des femmes (Mcfdf) ainsi que de la jeunesse, des sports et de l’action civique (Mjsac), le Fonds des Nations unies pour la population en Haïti (Unfpa) a organisé une cérémonie, ce mercredi 11 octobre 2017, à Port-au-Prince, pour marquer la journée internationale de la fille, afin de promouvoir le progrès des filles.
Ces institutions exhortent les politiques à élever leurs voix pour protester contre la discrimination, dont les filles sont victimes en Haïti à cause de leur sexe, à l’occasion de cette cérémonie, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse, .
La titulaire du Mcfdf, Eunide Innocent, attire l’attention de toutes les actrices et de tous les acteurs sur les conditions et opportunités à créer, pour que les filles jouissent pleinement de leurs droits en tant qu’êtres humains.
« Les filles représentent les premières victimes de discriminations de toutes sortes, liées à leur sexe. Elles sont également les premières victimes de la pauvreté, de la domesticité, de la prostitution, du trafic des personnes, des violences sexuelles physiques, verbales et psychologiques. Elles sont les plus exposées aux problèmes d’accès à l’éducation et à la grossesse précoce », relève Eunide Innocent.
« Sans une défense appropriée et concertée, appuyée par toutes et par tous, les filles deviennent une proie facile », avance, pour sa part, la titulaire du Mjsac, Régine Lamur.
Tout en appelant à des actions concrètes, Lamur dit plaider pour l’élaboration d’un cahier de charges qui aura pour but essentiel de retracer, de manière claire, tous les défis auxquels est confrontée la jeune fille haïtienne.
Ce cahier de charges devrait identifier les stratégies à utiliser pour relever les défis et déboucher sur des lendemains meilleurs.
« Aider les filles à réussir devrait être une responsabilité de toutes et de tous. Les femmes et les filles représentent la moitié de la population d’Haïti. Pourtant, leurs compétences et leurs talents restent bien souvent invisibles, au niveau des instances de décision dans le pays », déplore, pour sa part, la représentante de l’Unfpa en Haïti, la Suédoise Marielle Sander.
« Avoir des enfants est une grande responsabilité. Les enfants ont besoin qu’on prenne soin d’eux, afin qu’ils deviennent des adultes responsables. Ce n’est pas seulement un engagement d’amour, mais aussi un engagement économique », affirme-t-elle.
11% des adolescentes ont un enfant. Avant l’âge de 20 ans, 31 % des jeunes filles ont déjà deux enfants en Haïti, selon des données tirées de l’Enquête sur la mortalité, morbidité et l’utilisation des services (Emmus).
La journée internationale de la fille, déroulée, en l’année 2017, autour du thème international « autonomisation des filles avant, pendant et après les crises », a été adoptée, suite à une résolution prise, en décembre 2011, par l’assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (Onu). [jep emb rc apr 12/10/2017 10:30]