P-au-P, 10 oct. 2017 [AlterPresse] --- Des avocats dénoncent les violences policières, envers les manifestantes et manifestants, qui, non seulement protestent contre le budget 2017-2018, mais aussi réclament le départ de Jovenel Moïse de la présidence en Haïti.
Les avocats au barreau de Port-au-Prince, Ramong Jn-Louis et Rovelsond Apollon, expriment leur préoccupation face à ces brutalités, surtout enregistrées lors de récentes mobilisations de l’opposition, durant lesquelles plusieurs personnes ont été blessées par balles et arrêtées « de manière sauvage et arbitraire ».
Les dérives de la Pnh frisent « l’inacceptable ». Cette situation est sur le point de fragiliser cette institution policière relativement jeune, en sapant les bases de la confiance fragile de la population envers elle, fustigent-ils, dans une lettre ouverte au Conseil supérieur de la Police nationale (Cspn), dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
La Police nationale d’Haïti (Pnh) a la mission sacro-sainte de garantir l’ordre public. Mais, tout doit se faire dans les limites de la loi et dans le respect des droits de la personne humaine, soutiennent-ils, en rappelant le droit de s’exprimer par voie publique, garanti par la Constitution de 1987 et les conventions internationales ratifiées par Haïti.
Ces avocats demandent au Cspn de prendre toutes les dispositions nécessaires, afin de garantir le respect des droits de la personne humaine, le droit à la manifestation pacifique, ainsi que de protéger les vies et les biens, et la liberté individuelle.
Le mépris des revendications légitimes, par le gouvernement, menace l’avenir d’Haïti, a averti le Collectif du 4 décembre 2013, dans un texte d’analyse de la conjoncture, rendu public le ludni 9 octobre 2017.
Depuis le vote du budget 2017-2018 en septembre 2017, suivi de sa publication dans le journal « Le Moniteur » ainsi que de son entrée en application, le dimanche 1er octobre 2017, des mouvements de grève et mobilisations de rues, se multiplient à Port-au-Prince et dans plusieurs villes de province, contre le pouvoir en place.
Plusieurs des manifestations, organisées à Port-au-Prince, ont été violemment dispersées par des agents de la Pnh.
Une quarantaine de manifestants antigouvernementaux et anti-budget 2017-2018 sont, jusqu’à présent, gardés en détention pour "troubles à l’ordre public et destruction de biens d’autrui’’, selon les accusations du cabinet d’instruction à Port-au-Prince. [nc emb rc apr 10/10/2017 13:15]