Prise de position du GRALIP
Le Groupe de Réflexion et d’Action pour la Liberté de
la Presse (GRALIP) exhorte les consoeurs et confrères,
ainsi que l’ensemble des médias indépendants d’Haïti,
à redoubler encore de vigilance pour ne pas être
broyés dans l’œil du cyclone de destruction orchestré
par les tenants d’un système assoiffé de sang et de
pouvoir.
Aujourd’hui, plus que hier, en guise de prévention
permanente au danger d’un retour aux soubresauts de
l’ordre ancien, nous ne devons nullement nous taire
sur les projets macabres ourdis en haut lieu par des
brigands bénéficiant de la complicité des institutions
qui devraient préserver les vies et les biens.
Le GRALIP en veut pour preuves : les informations
connues de la réunion organisée le 26 septembre 2002 à
dessein de monter un coup pour incendier Radio Kiskeya
; la présence de véhicules avec des individus
suspects, à la même date, aux abords de Radio Kiskeya
et de Signal FM ; les menaces proférées par trois
individus armés contre Radio Ibo au matin du 27
septembre ; les lettres anonymes ciblant de nombreux
journalistes, dont de Radio Caraïbes, Radio Métropole,
Vision 2000, comme les victimes expiatoires de
l’intolérance de gens se croyant autorisés à continuer
d’agir en toute impunité ; la campagne de
désinformation menée en sous-main contre la Presse
dans le but de la discréditer et de l’associer à des
manœuvres de déstabilisation d’un pouvoir paniqué par
des contestations sociales grandissantes ; les
diverses agressions commises ces dernières semaines à
l’endroit des journalistes, à Port-au-Prince et dans
les villes de province, par des membres
d’organisations populaires et des policiers ; les
accusations et insinuations malveillantes faites
contre la Presse par des partisans et officiels du
régime lavalas, etc.
Le GRALIP convie l’ensemble de la Presse à s’armer de
courage et à se serrer les coudes, face à cette
nouvelle escalade - en dépit des promesses officielles - d’un système de pouvoir aux visées totalitaires ne
s’accomodant jamais de la Liberté de la Presse et de
la Liberté d’Expression de la population qui entend
défendre ses droits naturels et légitimes à la vie et
contre l’oppression.
Pour le GRALIP, le moment crucial que nous vivons
appelle, certes, à la solidarité, mais aussi et
surtout à la réflexion et à la concertation sur de
nouvelles formes de lutte et d’actions pour garantir
les acquis démocratiques, comme la Liberté de la
Presse et la Liberté d’Expression, et franchir les
barrières du silence devant les dures réalités de
violations systématiques et répétées des droits
constitutionnels qui menacent l’émergence réelle d’une
société fondée sur les principes de dignité, d’éthique
et du respect des libertés fondamentales
indissociables des valeurs humaines.
Port-au-Prince, le 27 septembre 2002