P-au-P, 28 sept. 2017 [AlterPresse] --- « Les propos du président (Jovenel Moïse), de ses porte-parole, des parlementaires de sa majorité vont dans le sens du mépris (…) S’engager sur cette voie, c’est aller vers les crimes de sang ».
C’est ce que relève l’écrivain haïtien Antoine Lyonel Trouillot, dans un texte publié dans le journal « Le Nouvelliste », au cours du mois de septembre 2017.
Le maintien de ce « budget (2017-2018) de la gourmandise » constitue « une déclaration de guerre à la population ».
Les pouvoirs, exécutif et législatif, n’auraient trouvé aucune voix crédible pour convaincre qui que ce soit de l’intelligence et de l’équité de ce budget de « gourmandise », critique Trouillot, aux yeux de qui ce document est « conçu et réparti comme un gâteau à partager entre deux pouvoirs » (exécutif et législatif).
« Lorsque les discours revendicatifs s’expriment par des demandes minimalistes et que les pouvoirs refusent d’en tenir compte, ces pouvoirs ouvrent la porte à l’escalade », met-il garde.
Combien de temps pourra durer un affrontement entre une population, de plus en plus mécontente et véhémente, et un exécutif et une majorité parlementaire, ne jouissant d’aucune base populaire ?, se demande Lyonel Trouillot.
En plus des multiples protestations contre le budget 2017-2018, plusieurs mouvements de rue continuent d’avoir lieu, à Port-au-Prince et en province, pour forcer le pouvoir à se rétracter.
La coalition des organisations démocratiques de l’opposition a organisé une journée de manifestations ce 28 octobre à la capitale. Parallèlement d’autres mouvements ont eu lieu dans d’autres régions, tandis qu’un nouveau rendez-vous de mobilisation est prévu le samedi 30 septembre 2017, contre l’impopulaire budget 2017-2018.
Dans la même veine, les syndicats de chauffeurs de transports publics projettent deux nouvelles journées de grève générale, les lundi 2 et mardi 3 octobre 2017, après celle d’avertissement du lundi 18 septembre 2017, qui a été largement suivie. [jd emb gp apr 28/09/2017 12:20]