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Haïti-Budget : Le parti "Rasin kan pèp la" alerte sur une aggravation de la crise socio-politique

P-au-P, 25 sept. 2017 [AlterPresse] --- L’application du budget 2017-2018 controversé risque d’aggraver la crise socio-politique en Haïti, prévient l’économiste Camille Chalmers, porte-parole du parti politique "Rasin kan pèp la".

Cette disposition va également créer une situation encore plus désespérante pour les couches défavorisées du pays, avertit-il, lors d’une conférence de presse, le vendredi 22 septembre 2017, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Ce budget, qui serait très éloigné des préoccupations quotidiennes de la population, devrait tenir compte des demandes, des priorités et des réflexions émanées des collectivités territoriales, souligne-t-il.

L’Exécutif a réduit la dotation budgétaire de la Grande Anse et du Sud dans le budget 2017-2018 alors que le Grand Sud avait été rudement frappé par le puissant ouragan Matthew en octobre 2016, déplore Charlmers.

Il plaide en faveur de prévisions pouvant aider les producteurs et paysans de ces départements à se reconstituer.

Par ailleurs, aucune disposition n’est prise pour récupérer les fonds dilapidés, notamment ceux du Petro Caribe, par des anciens fonctionnaires de l’État sous la présidence de l’ancien chef d’État Joseph Michel Martelly, déplore Charlmers.

Il dit ne pas prendre au sérieux les propos du président Jovenel Moïse qui continue de soutenir que le budget 2017-2018 fait peur aux corrompus.

« Le budget 2017-2018 (controversé) entre dans une logique traditionnelle de favoriser la corruption en Haïti » ainsi qu’une approche rentière, soutient l’économiste.

À travers la pratique d’invasion fiscale, l’État aurait facilité les grandes entreprises et l’oligarchie pour qu’elles ne paient pas de taxes, dénonce le parti Rasin kan pèp la.

Le budget prévoit, dit-il, une augmentation exorbitante des taxes, impôts ainsi que des prix des services fournis aux contribuables.

Il appelle à une intensification de la mobilisation contre la promulgation du budget dans le journal officiel « Le Moniteur », critiqué par divers secteurs de la vie nationale.

Il exhorte tous les secteurs à rejoindre la mobilisation en vue de contraindre Jovenel Moïse à faire marche arrière sur ce budget.

Deux nouvelles journées de grève annoncées, du lundi 25 au mardi 26 septembre 2017, par les syndicats de chauffeurs, en vue de protester contre la promulgation du budget, ont été reportées pour les 2 et 3 octobre 2017.

Plusieurs centaines de manifestantes et manifestants avaient, de nouveau, défilé, les mercredi 20 et jeudi 21 septembre 2017, dans les rues de la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, pour continuer d’exprimer leurs désaccords avec la publication du budget dont l’entrée en vigueur est prévue le 1er octobre 2017. [jd emb gp apr 25/09/2017 10:25]