P-au-P, 21 sept. 2017 [AlterPresse] --- Plusieurs centaines de manifestantes et manifestants ont encore gagné les rues de la capitale Port-au-Prince, ce jeudi 21 septembre 2017, pour protester contre la promulgation, par l’Exécutif, du budget 2017-2018 controversé, observe l’agence en ligne AlterPresse.
Ils ont aussi exprimé leur mécontentement contre le chef de l’État Jovenel Moïse qui refuse de faire retrait du budget publié dans le journal officiel « Le Moniteur ».
Démarrée au Bel-air (centre-ville de Port-au-Prince), la manifestation, qui a parcouru plusieurs rues, a été dispersée par la Police nationale d’Haïti (Pnh), dans les périmètres du parlement haïtien situé au Bicentenaire (Boulevard Harry Truman, côte ouest).
Une vive tension a régné aux abords du parlement au moment où les manifestants s’apprêtaient à franchir un imposant dispositif de sécurité mis en place par la Pnh pour sécuriser l’espace.
Un manifestant aurait été blessé à la tête, après avoir été bastonné par des agents de la Pnh pour avoir tenté de pénétrer les lieux interdits, rapportent les médias.
Les manifestants en colère ont réagi en lançant des jets de pierres sur les policiers sur place. Ces derniers ont été contraints de faire usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour disperser la foule.
Des policiers ont éteint plusieurs barricades de pneus enflammés devant l’institution parlementaire.
Peu auparavant, près du Palais national, des affrontements ont également éclaté entre les agents de la Pnh et les manifestants qui leur ont lancé des tessons de bouteilles et des jets de pierre.
Les protestataires ont exigé le départ du chef de l’État Jovenel Moïse du pouvoir.
Une manifestation prévue le vendredi 22 septembre, devant l’aéroport international Toussaint Louverture viserait à protester contre le retour de Moise dans le pays, actuellement en visite à New York aux États-Unis d’Amérique pour participer à la 72e assemblée générale des Nations-Unies.
« Le président Moïse est en rébellion contre la volonté populaire par le fait qu’il a publié un budget inconstitutionnel dans le journal officiel Le Moniteur », lance un militant du parti Fanmi lavalas.
Plusieurs manifestants en ont profité pour critiquer la part du budget réservée au système judiciaire par rapport à celles du parlement et de la présidence.
De nouvelles journées de mobilisations anti-budget sont prévues, les vendredi 22 et samedi 23 septembre 2017.
Les syndicats de chauffeurs ont annoncé deux nouvelles journées de grève, du lundi 25 au mardi 26 septembre 2017, en vue de protester contre la promulgation du budget controversé 2017-2018. [jep emb gp apr 21/09/2017 16:10]