P-au-P, 19 sept. 2017 [AlterPresse] --- La dirigeante du parti Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (Rdnp), Mirlande Hyppolite Manigat, exhorte le pouvoir à faire des concessions, en vue d’éviter le pire à Haïti.
« En politique, il faut savoir jeter du lest (…) Ceci n’est pas un signe de faiblesse, mais ceci permettra d’éviter le pire », affirme Manigat, tout en soulignant un mécontentement général de la population vis-à-vis du budget 2017-2018 controversé, dans une interview à AlterPresse, avant la publication officielle 5le mardi 19 septembre 2017) du budget controversé 2017-2018.
Si cette situation continue, dans les jours à venir, on peut s’attendre à « n’importe quoi », prévient la constitutionnaliste.
Le vote au parlement, puis la publication, le mardi 19 septembre 2017, dans le journal officiel « Le Moniteur » du budget, alimentent, dans le pays, de vives contradictions sociales.
La professeure d’Université et ancienne candidate malheureuse à la présidentielle de 2010 se dit « inquiète » de l’évolution de la crise, autour de ce budget contesté par divers secteurs, notamment politiques.
« Aucun budget n’a suscité autant de réactions en Haïti », même s’il y a eu quelques intoxications autour du document, dues, entre autres, à un problème de communication du gouvernement, estime-t-elle.
Elle conseille à l’Administration Moise-Lafontant de prendre les mesures nécessaires pour éviter la multiplication et l’intensification de ces grèves et manifestations en Haïti.
« On ne se demande jamais ce que coûte une journée de grève en Haïti. On ne se questionne pas sur le manque à gagner, que peut générer une journée de manifestation ou de grève », déplore-t-elle.
Après la publication du budget dans le Moniteur, c’est fini. « Le seul recours, dans ce cas, aurait été d’avoir un conseil constitutionnel, qui se serait opposé à certaines dispositions « anticonstitutionnelles », inscrites dans ladite loi de finances, explique Manigat.
Une grève des transports, lancée par les syndicats de chauffeurs et appuyée par l’opposition, a été largement respectée , le lundi 18 septembre 2017, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et plusieurs villes de province..
« Nous allons laisser une semaine au pouvoir pour qu’il décide du sort du budget 2017-2018, contesté par presque tous les secteurs de la vie nationale », avait déclaré, peu avant la publication du document, Méhu Changeux, président de l’Association des chauffeurs et propriétaires d’Haïti (Apch), à l’issue de la journée de grève du 18 septembre 2017.
Si aucune décision n’est prise par les autorités sur ce budget, nous allons passer à la vitesse supérieure en lançant une grève illimitée, a prévenu l’Acph.
Plusieurs secteurs protestataires ont exprimé leur satisfaction par rapport à la réussite de la grève des transports du lundi 18 septembre 2017, lancée par les syndicats de chauffeurs contre la promulgation de la loi des finances.
Après les manifestations des lundi 11, mardi 12 et mercredi 13 septembre 2017, quatre nouvelles journées de mobilisation, allant du mercredi 20 au samedi 23 septembre 2017, sont prévues pour continuer de protester contre l’impopulaire budget 2017 - 2018. [rjl emb rc apr 19/09/2017 12:10]