Communiqué du Groupe de Réflexion et d’Action pour la Liberté de la Presse (GRALIP)
Soumis à AlterPresse le 14 février 2005
Le Groupe de Réflexion et d’Action pour la Liberté de la Presse (GRALIP) a
appris avec une profonde consternation mêlée d’indignation, l’assassinat du
graphiste du journal LE NOUVELLISTE Harold Brézault, 38 ans, le dimanche 6
février 2005 dans le quartier de Delmas 18, devenu depuis quelque temps un
bastion à ciel ouvert d’activités criminelles politiquement motivées.
Le GRALIP condamne ce meurtre révoltant commis, au mépris de la vie humaine,
contre l’un des professionnels haïtiens les plus talentueux dans le domaine
du graphisme et de la caricature. Le GRALIP exige l’arrestation et le
jugement conformément à la loi de tous les assassins et leurs complices,
qui ont poussé leurs pulsions criminelles jusqu’à tenter de faire du corps
sans vie d’Harold Brézault, un brasier ardent digne d’un spectacle
d’horreur.
Le GRALIP attend également des autorités judiciaires les mesures que de
droit contre des individus appréhendés récemment et identifiés par la police
comme les présumés co-auteurs des sévices corporels infligés le 14 janvier
2005 à deux journalistes du NOUVELLISTE Claude-Bernard Sérant et Jobnel
Juste, alors qu’ils réalisaient un reportage dans le quartier de
Poste-Marchand, l’une des places fortes de la violente délinquance
lavalassienne depuis le lancement le 30 septembre 2004 de "l’opération
Bagdad".
Dans ces circonstances dramatiques, le GRALIP s’incline devant la dépouille
d’Harold Brézault et adresse ses sympathies à ses parents et amis ainsi qu’à
ses collègues du NOUVELLISTE durement éprouvés par cette brutale disparition
et cette barbarie révoltante.
Le GRALIP en profite pour condamner la récente descente policière, sans
motif explicite, dans les locaux de la station privée Radio MEGASTAR ainsi
que l’agression par balles dont a été victime un chroniqueur politique de la
station Raoul St Louis de la part d’inconnus armés le 4 février 2005. Le
GRALIP souhaite qu’une enquête soit diligentée par les autorités compétentes
en vue de tirer au clair ces incidents non encore élucidées et de fixer les
responsabilités.
Le Groupe de Réflexion et d’Action pour la Liberté de la Presse (GRALIP)
rappelle son attachement de principe aux règles cardinales de l’Etat de
droit et au respect intégral de la liberté de la presse, de l’indépendance
des médias, du pluralisme idéologique et du droit à l’information du public.
Cependant, le GRALIP tient à garder ses distances vis-à -vis des pratiques
journalistiques vidées de toute valeur éthique et des agissements scandaleux
d’une petite coalition de médias qui entretiennent les rumeurs les plus
folles, alimentent jusqu’à l’indécence et à la soumission politique aveugle,
une violente guerre des ondes, marquée par la désinformation au quotidien,
une imagination fertile, un pseudo-discours idéologique et une volonté
maintes fois renouvelée de provoquer une hémorragie collective.
Port-au-Prince, le 12 février 2005
Vario Sérant, Coordonnateur principal
Stéphane Pierre-Paul, Assistant coordonnateur
Ronald Colbert, Administrateur