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Haïti-Politique : Le sénateur Antonio Chéramy dénonce une stratégie du gouvernement pour empêcher les manifestations de rues

P-au-P, 12 sept. 2017 [AlterPresse] --- Les mesures annoncées par le Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp) contre les fauteurs de troubles constituent une stratégie pour empêcher la population de manifester dans les rues de Port-au-Prince, dénonce le sénateur Antonio Chéramy.

« Je suis pour les manifestations pacifiques, le respect de la constitution, et contre toutes formes de violences. Mais s’il faut condamner des actes de violence, il faut aussi condamner ceux de la Police qui ne cesse de maltraiter les manifestants », estime le sénateur.

Après le vote du projet de budget 2017 au sénat, le mercredi 6 septembre 2017, des protestataires se sont rassemblés devant le parlement pour exprimer leurs désaccords et dans la foulée, il y aurait eu des jets de pierre et des propos violents proférés à l’encontre de ses occupants.

Dans une note dont a pris connaissance AlterPresse, le Mjsp se dit « scandalisé » face l’attaque à jets de pierre, perpétrée contre les locaux du parlement haïtien après le vote du projet de loi de finances 2017-2018 par les sénateurs.

Il indique avoir annoncé des mesures contre les « partisans de l’anarchie », après cet acte « regrettable ».

« Arrêter et faire juger les coupables sans considération d’appartenance politique » sont parmi les instructions passées au commissaire du gouvernement près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince et au directeur général de la Police nationale d’Haïti (Pnh), en vue de normaliser, déclare-t-il, le climat de tension qui sévit dans la capitale depuis quelques temps.

Ces actes sont « commandités et opérés par des personnes porteuses du virus anti-démocratique », condamne le Mjsp.

Un tel comportement ne correspond pas au chemin tracé par la Constitution pour faire valoir leurs revendications, et qu’au lieu de cela, il est susceptible de provoquer de l’instabilité politique, soutient-il.

Les sénateurs ont adopté, avec peu de modifications, le projet de budget « controversé » de l’exercice fiscal 2017-2018, avec 18 voix pour, 2 abstentions et 1 contre.

De nombreuses organisations de la société se sont exprimées contre ce budget estimé à un montant de 144 milliards de gourdes proposé par le gouvernement Jack Guy Lafontant.

Des dispositions contenues dans le budget seraient préjudiciables aux intérêts du peuple, d’après les protestataires.

Plusieurs milliers d’entre eux ont encore manifesté, ce mardi 12 septembre 2017, dans les rues de Port-au-Prince, contre le vote de ce budget, après une mobilisation organisée la veille. [rjl emb gp apr 12/09/2017 12:50]