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Justice : L’Association professionnelle des magistrats annonce un arrêt de travail, dans les cours et tribunaux d’Haïti

Et la grogne se poursuit contre le budget 2017/2018

P-au-P, 11 sept. 2017 [AlterPresse] --- L’Association professionnelle des magistrats invite les juges de tous les cours et tribunaux de la république d’Haïti, à observer un arrêt de travail, du mercredi 13 au vendredi 22 septembre 2017.

Dans une note de presse en date du samedi 9 septembre 2017, transmise à l’agence en ligne AlterPresse, elle encourage les juges de paix à observer scrupuleusement ce mot d’ordre.

L’Association professionnelle des magistrats se dit « consternée et révoltée » par le comportement des sénateurs qui, dit-elle, n’ont fait aucun cas des campagnes de sensibilisation, des correspondances et appels du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj) ainsi que des associations de magistrats, les invitant à allouer un budget de fonctionnement adéquat au Cspj.

Dans le projet du budget 2017-2018, voté respectivement par la chambre haute dans la soirée du mercredi 6 septembre 2017 et par les députés, le samedi 9 septembre 2017, seulement 1.12 milliards de gourdes, soit 0.8% du budget, est alloué au pouvoir judiciaire, quasiment paralysé aujourd’hui en Haïti.

« Au cas où les pouvoirs politiques continueraient à afficher leur mépris à l’égard du pouvoir judiciaire et que les principales revendications des magistrats ne seraient pas prises en compte, l’arrêt de travail sera ré-observé de manière illimitée après la reprise des travaux judiciaires le premier lundi du mois d’octobre 2017 », met-en garde l’Association professionnelle des magistrats.

Parmi ses revendications, figurent l’octroi d’une couverture d’assurance maladie fonctionnelle en faveur des magistrats, la dotation d’une allocation budgétaire adéquate au pouvoir judiciaire, la dotation des tribunaux et cours des moyens logistiques et matériels de travail suffisant.

Elle réclame également la construction de bâtiments adéquats pour loger les tribunaux et les cours ainsi que la réhabilitation des bâtiments en mauvais état et une couverture d’assurance maladie fonctionnelle accompagnée de primes de risque aux magistrats.

Une grève des greffiers entamée en juillet 2017, notamment dans plusieurs tribunaux dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, avait entravé le bon fonctionnement de nombreuses juridictions à travers le pays.

Après une période de trêve, observée pendant deux semaines, au cours du mois d’août, aux fins de tester la bonne foi des autorités, les protestataires avaient annoncé la reprise de leur mobilisation. [jd emb gp apr 11/09/2017 13:35]