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Séisme de 4.3 du samedi 2 septembre 2017 à Thomonde

Séisme dans le Plateau Central : Nécessité d’approfondir les recherches et de renforcer la prévention en Haïti

Par Ronald Colbert

P-au-P, 02 septembre 2017 [AlterPresse] --- Un tremblement de terre, de magnitude 4.3, sur l’échelle de Richter, a été enregistré, dans l’après-midi du samedi 2 septembre 2017, à Thomonde (département du Plateau central), apprend l’agence en ligne AlterPresse.

Avec ce séisme, il convient de prendre des dispositions institutionnelles pour continuer « à approfondir les recherches et renforcer les actions de prévention appropriées ».

C’est ce que souhaite l’ingénieur-géologue Claude Preptit, directeur général du Bureau des mines et de l’énergie (Bme) et principal responsable de l’Unité technique de sismologie (Uts) [1], interrogé par l’agence en ligne AlterPresse.

« Ce n’est pas la première fois que nous enregistrons des secousses sismiques au Plateau central, dans des zones n’ayant pas les failles majeures jusqu’à date recensées. D’où nécessité d’approfondir les recherches sur les structures (de failles) en Haïti », souligne Preptit.

« L’épicentre de ce séisme - de magnitude 4.3 sur l’échelle de Richter, enregistré à 16 :14’08’’ locales (20 :14 gmt) - n’a été localisé sur aucune faille majeure connue en Haïti. La secousse a été largement ressentie dans les départements du Plateau central et de l’Ouest (où se trouve la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince) », indique un bulletin, immédiatement rendu public par l’Uts.

L’épicentre du tremblement de terre du samedi 2 septembre 2017 a été localisé à 11 km au sud-ouest de Thomonde et à 13 km au nord-est de Mirebalais, dans le département du Plateau central.

Respect des normes de construction parasismique, apprentissage du comportement à tenir avant, pendant et après un séisme sont les actions de préparation de rigueur, face à la menace sismique, préconsie l’Uts.

« Les séismes ne sont pas prédictibles et peuvent survenir à n’importe quel moment », rappelle l’Uts.

Début de panique à Hinche

Au moment où la secousse était ressentie, dans l’après-midi du samedi 2 septembre 2017, beaucoup d’habitantes et d’habitants ont été pris de panique, à Hinche (chef-lieu du département du Centre). Plusieurs se sont rapidement empressés de laisser leurs maisons, tandis que d’autres couraient dans tous les sens, dans les rues, rapporte Ronel Audate, le correpondant d’AlterPresse dans le haut Plateau central.

L’instant de frayeur passé, le calme est revenu à Hinche, Thomonde, Maïssade et Thomassique, où la secousse a été également ressentie.

Contrairement à ce qui était généralement admis après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, aucun endroit en Haïti – même le Plateau central – n’est à l’abri d’un séisme.

C’est la conclusion, tirée par des habitantes et habitants du Plateau central, après le tremblement de terre du samedi 2 septembre 2017.

Hormis les départements de l’Artibonite et du Plateau central, huit (8) départements géographiques sur dix (10) sont sous menace d’un tremblement de terre, avait prévenu l’ingénieur géologue Claude Preptit, directeur général du Bureau des mines et de l’énergie, lors d’une conférence-débat, le 13 janvier 2017 (à l’occasion du septième anniversaire du tremblement de terre dévastateur du 12 janvier 2010 en Haïti).

Le lundi 21 août 2017, l’Unité technique de sismologie a alerté sur une recrudescence des activités sismiques dans les Nippes (une partie du Sud-Ouest d’Haïti).

Deux secousses telluriques, de magnitude comprise entre 2 et 3, ont été ressenties dans la matinée du mercredi 16 août 2017 et dans l’après-midi du dimanche 20 août 2017 à Anse-à-Veau (département des Nippes, une partie du Sud-Ouest d’Haïti). Une secousse était préalablement enregistrée, toujours à Anse-à-veau, dans la soirée du vendredi 16 juin 2017.

Une secousse, de magnitude 4 sur l’échelle de Richter, survenue dans la soirée du 13 octobre 2015, à Anse-a-Veau, avait créé une grande panique dans la population. Elle avait été ressentie à Petite Rivière de Nippes, à Baconnois et à Arnaud. Le tremblement de tere du 13 octobre 2015 a été localisé à 4 km de profondeur et son épicentre situé à 9 km en mer, au nord de la ville d’Anse-à-Veau.

Or, près de 46 événements sismiques se sont produits, entre le 3 septembre 2015 et le 20 août 2017, à Anse-à-Veau. [rc apr 02/09/2017 17:45]


[1Ndlr : L’Unité technique de sismologie a été créée par décision en date du 7 février 2011, par le Ministère des Travaux publics, transports et communications (Mtptc), plus d’une année après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, qui a causé plus de 300 mille morts et d’importants dégâts matériels.

Surveiller la sismicité locale et régionale, centraliser et archiver les données sismologiques à des fins de recherche en Sciences de la Terre, informer les instances décisionnelles et la population sur l’activité sismique du pays, tout en oeuvrant à la prise en compte de l’aléa sismique dans le cadre de la reconstruction du pays sont les principaux axes d’intervention, assignés à l’Uts.

Malgré son implantation depuis l’année 2011, après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, l’Unité technique de sismologie fonctionne pratiquement sans budget. Un montant de 7 millions de gourdes d’allocation, à cette unité technique, est prévu dans le projet de budget 2017-2018, non encore ratifié par le parlement.