P-au-P, 29 août 2017 [AlterPresse] --- Des parents d’élèves ainsi que des marchandes et marchands d’uniformes et de fournitures classiques expriment leurs inquiétudes, à quelques jours de la rentrée officielle des classes, prévue le lundi 4 septembre 2017, dans des interviews accordées à l’agence en ligne AlterPresse.
Assis devant leurs étalages à Delmas et au centre-ville de la capitale, Port-au-Prince, plusieurs commerçantes et commerçants font grise mine.
La fièvre de la rentrée des classes n’est pas encore au rendez-vous, déplorent-ils, tout en dénonçant les conditions socio-économiques actuelles, qui se dégradent sur le territoire national en Haïti.
« En plus de la mévente, les agents de la mairie nous pourchassent dans les rues », se plaint une commerçante.
À moins d’une semaine de la rentrée officielle des classes, aucun livre, subventionné pour l’année académique 2017 2018, n’est encore disponible dans les librairies. Les cahiers sont vendus à des prix élevés, selon les témoignages recueillis par AlterPresse.
« Plusieurs acheteuses et acheteurs sont contraints de rebrousser chemin, à cause de la hausse des prix des manuels scolaires. En cette rentrée des classes (de l’année académique 2017 -2018), seuls les enfants des familles riches ou aisées pourront se rendre à l’école », confie Roseline Jean, une commerçante à Delmas.
Ce sera « légalement et physiquement » impossible, que les manuels scolaires, subventionnés par l’État, soient disponibles sur le marché dès cette semaine, d’après les déclarations faites par Peter Frisch de la Maison Henri Deschamps, au quotidien « Le Nouvelliste ».
La raison : la mise en place du programme de subvention des manuels scolaires a été enclenchée très tardivement, pour la rentrée scolaire 2017-2018, par le gouvernement de Jack Guy Lafontant.
C’est seulement le vendredi 18 août 2017 que les contrats des ouvrages scolaires subventionnés ont reçu l’approbation du Ministère de l’économie et des finances (Mef). Or, ces contrats doivent être approuvés par la Commission nationale (de passation) des marchés publics et enregistrés par la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif.
« Différents organes de l’État, dont le Ministère de l’éducation nationale, ont accumulé des dettes importantes de plus de 52 millions de gourdes (Ndlr : US$ 1.00 = 64.00 gourdes ; 1 euro = 79.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.60 gourde aujourd’hui) envers la Maison Henri Deschamps », fait savoir Frisch.
« La direction de la Maison Henri Deschamps a informé ne pas pouvoir étendre des crédits additionnels dans le cadre de l’exécution des contrats de subvention de dotation de manuels scolaires ». [jep emb rc apr 29/08/2017 11:40]