P-au-P, 28 août 2017 [AlterPresse] --- La Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh) exhorte les autorités à définir « des politiques publiques viables », qui tiennent compte des droits fondamentaux et des besoins réels de la population.
Cette disposition permettrait de freiner la migration massive de jeunes haïtiens en quête de mieux-être, vers l’extérieur d’Haïti, souligne le secrétaire exécutif de la Pohdh, Alermy Piervilus, lors d’une conférence débat, organisée le vendredi 25 août 2017 et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Cette migration massive serait liée à de nombreuses crises socio-économiques, auxquelles fait face le pays.
Le problème de la distribution des richesses, des ressources et des services du pays constitue également l’une des causes de cette migration massive, estime la Pohdh.
Pour aborder la problématique du phénomène migratoire en Haïti, la Pohdh plaide en faveur d’une « réflexion profonde » entre les différents secteurs de la vie nationale, pour penser à une autre forme de gouvernance.
Le départ de toutes ces personnes, vers d’autres pays, représente un déficit, en termes de ressources humaines pour le pays, regrette, pour sa part, la responsable de communication de la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr), Géralda Sainvil, qui intervenait à la conférence-débat du 25 août 2017.
La plateforme Garr alerte sur les mauvaises conditions de voyages des jeunes Haïtiennes et Haïtiens, qui mettent leur vie en danger, en plus d’être exposés à d’autres phénomènes, comme la traite de personnes et le trafic d’organes, entre autres.
Tout en reconnaissant combien la migration est un droit, la plateforme Garr se dit alarmée par le nombre de jeunes Haïtiennes et Haïtiens, qui fuient Haïti en direction d’autres pays, comme le Chili et le Brésil, pour assurer leur survie.
« Plus de 85 mille migrantes et migrants ont transité au Brésil, au Chili et en Argentine », rappelle la plateforme Garr, citant une étude de l’Organisation internationale des migrants (Oim) qui couvre la période de 2014 à 2016.
En ce qui concerne la migration, la plateforme Garr a profité de la conférence débat du vendredi 25 août 2017, à la Pohdh, pour dénoncer, de nouveau, une « absence de leadership » de l’État, qui n’a pas un organe centralisé pour communiquer des chiffres exacts sur le nombre de jeunes qui laissent Haïti.
Ce flux migratoire, vers l’extérieur d’Haïti, survient dans un moment, où la majorité des jeunes sont incertains de leur avenir, alors que l’État continue de faire des dépenses exorbitantes dans des « programmes-bidons », sans créer de meilleures conditions de vie en Haïti, relèvent différentes organisations sociales. [jd emb rc apr 28/08/2017 09 :55]