Haïti-Education : L’Unnoeh dénonce « le mode de gestion » du Menfp dans un dossier de détournement de frais scolaires

Quatre inspecteurs du Menfp, un maire adjoint et un pasteur seraient sur la liste des fraudeurs, selon le titulaire du ministère de l’éducation nationale...

P-au-P, 23 août 2017 [AlterPresse] --- L’Union nationale des normaliens et éducateurs d’Haïti (Unnoeh) dénonce le mode de gestion, voire la passivité du Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp), dans un dossier de détournement de frais scolaires, impliquant soixante-huit (68) directeurs d’écoles en Haïti.

« C’est absurde, que des directeurs d’écoles d’un pays usent de leur position pour exploiter financièrement la population, qu’ils devraient pourtant accompagner », critique le coordonnateur de l’Unnoeh, le professeur Georges Wilbert Franck, dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse

Le Menfp ne fait que dénoncer tout simplement, alors qu’il dispose d’un pouvoir, lui permettant d’aller au-delà de cette position. Bien qu’important, le secteur de l’enseignement privé en Haïti constitue « une vaste opération mafieuse, corruptrice et corrompue », relève l’Unnoeh.

L’Unnoeh fustige une pérennisation des pratiques de corruption dans le pays, qui ne sont pas nouvelles.

« Le Menfp a le pouvoir nécessaire d’arrêter les coupables et de les sanctionner correctement », martèle l’Unnoeh, soulignant combien ces directeurs auraient de nombreux complices au sein du Menfp.

Pour l’instant, les responsables ne peuvent pas dévoiler les mesures administratives, qu’ils comptent prendre.

« Le dossier est entre les mains de la justice en ce moment. De notre côté, nous menons notre enquête, avant d’annoncer quoi que ce soit », fait savoir un cadre du Menfp, voulant garder l’anonymat, joint au téléphone par AlterPresse.

Une fraude de plus de 3 millions de gourdes [1] , impliquant 68 directeurs d’écoles, a été découverte, après une enquête du Menfp, a.informé, le lundi 21 août 2017, le titulaire de l’éducation nationale, Pierre Josué Agénor Cadet.

Ce montant d’argent serait une partie des frais de 750.00 gourdes, réclamés par le ministère aux élèves recalés du baccalauréat.

Au lieu de déposer, comme convenu, les frais à la Banque nationale de crédit (Bnc, banque commerciale d’Etat), les 68 directeurs d’écoles indexés ont préféré les garder et remettre, aux directions départementales du Menfp, de faux reçus de paiement à la Bnc.

Quatre inspecteurs du Menfp, un maire adjoint et un pasteur seraient sur la liste des fraudeurs, selon le titulaire du ministère de l’éducation nationale, qui déplore ces actes « extrêmement graves »

C’est un acte, pour lequel les coupables risquent la prison, a affirmé, dans les médias, le coordonnateur de la direction générale du Menfp, Jean Nelson Pierre. [apr 23/08/2017 14:50]