P-au-P, 23 août 2017 [AlterPresse] --- Des syndicats d’enseignantes et d’enseignants critiquent une lenteur, dans la mise en œuvre de dispositions institutionnelles (par le gouvernement actuel) pour la rentrée des classes, prévue pour le lundi 4 septembre 2017, dans des interviews accordées à l’agence en ligne AlterPresse.
Ils fustigent, entre autres, le retard enregistré en ce qui concerne la disponibilité, dans les librairies, des ouvrages scolaires subventionnés, tous les ans, par l’Etat..
Généralement, les ouvrages subventionnés ne sont pas disponibles à temps. Cette lenteur contraint les parents à acheter les livres à prix fort, dénonce le coordonnateur général de l’Union nationale des normaliens et éducateurs d’Haïti (Unnoeh), Georges Wilbert Franck.
Pour sa part, la secrétaire générale adjointe de la Confédération nationale des éducatrices et éducateurs d’Haïti (Cneh), Magalie Georges, souhaite un meilleur contrôle des maisons d’édition, chargées de rendre disponibles les livres subventionnés sur le marché.
« La rentrée des classes (de septembre 2017) se fera sur fond de crise, parce que la situation économique des parents est extrêmement difficile. La rentrée des classes ne se fera pas de manière égalitaire puisque beaucoup de parents ne sont pas encore prêts », souligne la Cneh.
Moins de deux semaines avant la réouverture officielle des classes, en Haïti, les ouvrages subventionnés ne sont encore disponibles sur le territoire national.
Entre-temps, la propagande gouvernementale fait état de diverses dispositions, en cours, comme les subventions de manuels scolaires, avant la date du 4 septembre 2017.
Accompagné du premier ministre, Jack Guy Lafontant, le président de la république, Jovenel Moïse, a rencontré, le lundi 21 août 2017, différentes institutions impliquées dans les préparatifs de la rentrée des classes, notamment le Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle, le Ministère des travaux publics, transports et communications (Mtptc), la Police nationale d’Haïti (Pnh), le Fonds d’assistance économique et sociale (Faes), le Service métropolitain de collecte de résidus solides (Smcrs)...
Cette équipe gouvernementale s’est vantée de vouloir faire de la rentrée des classes, du 4 septembre 2017, une priorité absolue et une réussite, en créant un climat favorable à l’apprentissage des jeunes Haïtiennes et Haïtiens, en dépit des retards accumulés dans la mise en disponibilité des ouvrages subventionnés, entre autres.
La question des cantines scolaires
L’Unnoeh préconise la mise en place de réfectoires, dans les écoles publiques, pour que les enfants pussent se nourrir dans la dignité.
« Il n’est pas normal que les enfants aillent à l’école sans se nourrir », critique l’Unnoeh, tout en appelant à repenser le programme des cantines scolaires dans les écoles en Haïti.
De son côté, la Cneh encourage les autorités concernées à engager un grand débat autour de la problématique des cantines scolaires.
Elle désapprouve la façon d’approvisionner les écoles en produits alimentaires, dont la qualité laisse à désirer.
Ces produits devraient être acheminés aux écoles, en dehors de tout népotisme ou de l’appui d’un député et d’un sénateur en charge des cargaisons, souhaitent les organisations d’enseignantes et d’enseignants.
Un nouveau fonds de 46,5 millions de dollars américains sera dédié à l’amélioration de l’offre scolaire, de la qualité de l’éducation et de la gouvernance du système éducatif, a annoncé, le vendredi 18 août 2017, le Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp).
Ces financements, dont 16,5 millions du Partenariat mondial pour l’éducation (Pme) et 30 millions de la Banque mondiale (Bm), devraient permettre de maintenir et d’augmenter la couverture des cantines scolaires au bénéfice des enfants, dès la rentrée de septembre 2017, annonce le ministère de l’éducation nationale. [jep emb rc apr 23/08/2017 13:00]