P-au-P, 07 août 2017 [AlterPresse] --- Plusieurs étudiants de l’Université d’État d’Haïti (Ueh) plaident en faveur d’une médiation, en vue de résoudre la crise, qui règne depuis quelques mois dans plusieurs entités de l’Ueh, dans des interviews accordées à l’agence en ligne AlterPresse.
Juyo Vany Sainvil, un étudiant en anthroposociologie de niveau III à la Faculté d’
ethnologie (Fe), critique l’absence d’informations autour des démarches visant un dénouement de la crise.
Il appelle les responsables de l’Ueh à jouer leur partition, pour freiner cette crise qui fait rage au sein de l’institution.
À la Faculté d’ethnologie, des carcasses de véhicules incendiés, des poubelles complètement remplies et des salles de cours non entretenues donnent l’image d’un lieu abandonné.
Très peu d’étudiants ont été remarqués dans les locaux de la Fe de l’Ueh, dont l’apparence est critique, en ce début du mois d’août 2017, à seulement quelques mois de ce qui est considéré comme la « période de rentrée universitaire ».
Au lieu de s’attarder à chercher qui a tort ou raison, les dirigeants de l’Ueh devraient, de préférence, s’impliquer dans une série d’échanges, permettant de trouver une issue à l’impasse, souhaite Sainvil.
Il les appelle à créer une structure de médiation, avec des professeurs et des étudiantes / étudiants qui bénéficient d’une bonne presse au sein de l’Ueh.
Le Conseil de la Fe de l’Ueh avait pris la décision de fermer provisoirement cette entité, après de vives tensions, enregistrées lors d’un mouvement de protestations d’étudiaantes et d’étudiants, dans la soirée du lundi 12 juin 2017.
Ces incidents sont survenus dans l’enceinte de la Fe, suite à une tentative de séquestration, perpétrée par certains anciens étudiants, préalablement expulsés de l’Ueh, contre les membres de décanat et certains professeurs de la Fe, selon la version du Rectorat de l’Ueh.
Au cours de ce violent mouvement de protestations, un jeune étudiant en anthropo-sociologie, John Rock Gourgueder Jean , préalablement expulsé de la faculté, aurait été renversé par la voiture du doyen de la Fe, Jean Yves Blot. Par la suite, quatre véhicules ont été incendiés.
Cette crise structurelle rappelle combien les conditions matérielles d’existence ne sont pas réunies, au sein même des entités de l’Ueh, analyse Jaude Oméus, un étudiant en antroposociologie en niveau III de la Fe.
Le mépris, affiché par les dirigeants, face aux problèmes crée une forme de frustrations chez les étudaintes et étudiants, fustige Oméus.
Il faudrait une révolution, à partir d’une conscience nationale, pour que les véritables actrices et acteurs politiques et de la société civile puissent poser le problème de l’Université en profondeur.
L’École normale supérieure (Ens), les Facultés des sciences humaines (Fasch) et d’ethnologie ne sont pas mentionrnées dans le calendrier d’inscriptions en cours pour l’année académique 2017-2018, démarrées depuis le vendredi 21 juillet 2017 pour prendre fin le jeudi 24 août 2017.
Actuellement, les activités restent paralysées dans plusieurs entités de l’Ueh.
Les responsables ont procédé à l’ouverture des locaux de la Fasch, pour fournir uniquement quelques services à la population estudiantine, près de deux mois après leur fermeture.
Ils avaient pris la décision de fermer la Fasch, à cause du contexte d’insécurité qui y régnait, indique le secrétaire général de la Fasch, Yves Barthelemy.
Il est, tout à fait, logique que le Rectorat de l’Ueh ait mis la Fasch à l’écart, dans le processus d’inscriptions (en cours pour l’année académique 2017-2018), puisqu’elle ne pourrait pas être prête à temps, estime-t-il. [jep emb rc apr 07/08/2017 11:45]