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Éducation : Le droit à l’éducation des enfants en Haïti, bafoué, selon l’organisation Regadem

P-au-P, 07 août 2017 [AlterPresse] --- Le droit à l’éducation des enfants en Haïti serait bafoué, à cause d’un système éducatif inaccessible à tout le monde, estime le Regroupement pour la garantie du développement éducatif des mineurs (Regadem), dans une note en date du dimanche 6 août 2017, transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

L’éducation, comme catalyseur de développement, est loin d’être une priorité pour l’État haïtien. Elle se fait sur une base de négligence, déplore le Regadem, à l’occasion de la journée internationale de l’éducation, préconisée tous les 7 août.de chaque année.

« Des milliers d’enfants, n’ayant pas l’accès à l’éducation, se voient privés d’outils nécessaires, susceptibles de leur permettre d’appréhender l’espace, dans lequel ils évoluent. Un handicap tellement grave que y passer outre serait un abus (…) », avance le Regroupement pour la garantie du développement éducatif des mineurs.

Ce constat est dressé par l’organisation Regadem, dans un contexte d’échec cuisant, enregistré à la session ordinaire du baccaluréat 2017, avec un taux de seulement 30.74% de réussite à l’échelle nationale (sur les dix départements géographiques en Haïti), excepté dans le Sud d’Haïti, qui compte 69.23% de succès.

L’opinion publique attend de voir les résultats (2017) de la 9e année fondamentale pour se faire une plus ample idée de la réalité des élèves en Haïti.

Une telle situation pourrait constituer un élément déclencheur de beaucoup de dangers pour la société.

« Le plus grand besoin pour aujourd’hui n’est pas simplement la déclaration de l’intention d’une nouvelle Haïti, mais que l’on tienne à ce que la scolarisation universelle ne soit plus une utopie », poursuit l’organisation.

La Déclaration universelle des droits humains stipule combien « toute personne a droit à l’éducation gratuite, au moins en ce qui concerne l’enseignement élémentaire et fondamental. L’enseignement élémentaire est obligatoire ».

Le Regadem plaide pour un enseignement technique et professionnel généralisé, un accès aux études supérieures, ouvert en pleine égalité à toutes et à tous, en fonction de leur mérite.

L’éducation constitue le véritable catalyseur de développement durable d’un pays.
Parler d’éducation en Haïti renvoie à un faible taux de scolarisation. Beaucoup d’enfants ne jouissent pas, malheureusement, de ce droit fondamental, reconnu par la convention internationale relative aux droits de l’enfant, souligne-t-il.

En Haïti, plus de 320 mille enfants de 6 à 14 ans ne sont pas scolarisés, alors que 160 mille adolescents de 15 à 18 ans ne fréquentent pas l’école, selon une étude (citée par le Regadem) réalisée par la branche nationale du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), au cours d’une période d’enquête allant de 2011 à 2015 sur les enfants non scolarisés en Haïti.

Environ 50 mille enfants, de 5 à 18 ans, sont complètement exclus de ce système. Un million d’enfants sont à risque de faire une étude inachevée, relève cette enquête de l’Unicef-Haïti.

Le système éducatif haïtien, qui ne s’inscrit pas dans une dynamique d’équité, est fortement marqué par l’exclusion et la disparité.

Il est également caractérisé par un déficit de la qualité de l’éducation, un manque de gouvernance ainsi qu’un rendement interne et externe, inefficace et inefficient, relève le Regroupement pour la garantie du développement éducatif des mineurs (Regadem). [bd emb rc apr 07/08/2017 10:40]