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Haïti/Reconstitution de l’Armée : L’interpellation du ministre de la défense, transformée en convocation à la chambre des députés

P-au-P, 31 juil. 2017 [AlterPresse] --- Pas d’interpellation, mais plutôt une convocation, ce mardi 1er août 2017, du titulaire du Ministère de la défense, Hervé Denis, à la chambre des députés.

« En conférence des présidents, avec les différents blocs au sein de la chambre basse, plusieurs députés avaient opté pour transformer l’interpellation en convocation », explique à AlterPresse l’un des députés initiateurs de cette convocation, le député Printemps Bélizaire.

Des députés de la 50e législature ont décidé de transformer en convocation la séance d’ interpellation du ministre, décidée préalablement, en vue de lui permettre d’apporter des éclaircissements autour de la mise sur pied d’une nouvelle force armée d’Haïti.

Denis est convoqué, parce qu’il a mis en branle, de manière unilatérale, le processus d’inscription pour le recrutement de postulantes et postulants pour la nouvelle force armée d’Haïti. .L’action du ministre a constitué une provocation, surtout pour celles et ceux victimes des anciennes Forces armées d’Haïti (Fad’h), souligne Printemps Bélizaire.

La décision de constituer une nouvelle force armée a été prise sans consulter préalablement le pouvoir législatif, garant de la bonne marche de l’exécutif.

Printemps Bélizaire n’écarte pas la possibilité de revenir avec l’interpellation, au cas où, pendant la séance de convocation, le mardi 1er août 2017, le ministre de la défense ne parviendrait pas à satisfaire les attentes des parlementaires.

La demande d’interpellation a été appuyée par plus d’une vingtaine de députés, de diverses tendances politiques, qui ont critiqué le « comportement anti-institutionnel et anti-républicain » du ministre, dans une lettre datée du 25 juillet 2017.

Il y a un vice de forme dans la démarche, entreprise par les députés interpellateurs, puisque la demande d’interpellation devrait être faite au cours d’une séance, avance le député Ronald Exantus .

Il serait plus sage que le ministre de la défense aide le président Jovenel Moïse à préparer une proposition de loi-cadre pour la force armée, suggère-t-il.

Jean-Michel Moise, député de la circonscription Bombardopolis/Baie de Henne (Nord–Ouest d’Haïti) considère nécessaire la formation préalable d’un haut état-major des Forces armées d’Haïti. Il appelle Jovenel Moïse à s’asseoir avec le parlement pour qu’il y ait un consensus sur la formation d’un haut état-major.

Le recrutement d’une classe de soldats, sans cadre légal ni structure institutionnelle, a été lancé pour la reconstitution de l’Armée, démobilisée depuis l’année 1995, après la participation de militaires dans de multiples atrocités, dont des coups d’État.

Plus de 2 mille postulantes et postulants, dont plus de 300 femmes, ont pu s’inscrire, du 17 au 25 juillet 2017, dans le cadre du recrutement de cette nouvelle promotion de soldats, devant faire partie de la nouvelle armée d’Haïti, selon un bilan partiel.

A partir de 2012, cinq classes de soldats ont été mises sur pied, quasiment dans la clandestinité, sous la présidence de Joseph Michel Martelly. Ces nouveaux militaires ont été formés en Equateur, selon les informations disponibles

En juillet 2017, d’anciens militaires, qui continuent de s’entraîner, en différents endroits en Haïti, exigent, de leur côté, leur intégration dans la nouvelle armée, non encore légalement définie. [jep emb rc apr 31/07/2017 15 30]