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Haïti/Sous-traitance : L’organisation internationale « Industriall Global Union » exige la réintégration de tous les ouvriers haïtiens révoqués

P-au-P, 31 juil. 2017 [AlterPresse] --- L’organisation internationale « Industriall Global Union » (Igu) réclame la réintégration de tous les ouvriers haïtiens, révoqués de mai 2017 à date (31 juillet 2017), dans le cadre des mobilisations ouvrières.

Dans une note en date du 28 juillet 2017, transmise à l’agence en ligne AlterPresse, elle condamne les agissements des responsables d’entreprises de traitement d’exportation Wovens interaméricains (Iw) et Sewing international Sa (Sisa) à l’encontre de la lutte syndicale.

Elle dénonce une violation du droit à la liberté d’association et au dialogue social.

Environ 200 ouvrières et ouvriers auraient été révoqués arbitrairement et illégalement, ont rapporté des organisations syndicales.

« En ratifiant les conventions de l’Organisation internationale du travail (Oit), Haïti s’est engagée à les respecter et à les mettre en œuvre. De même, votre entreprise, en adhérant au programme Better Work, s’est également engagée à respecter toutes les conventions fondamentales de l’Oit », rappelle l’organisation Industriall Global Union.

Elle fustige « l’intransigeance des employeurs et leur refus de négocier des accords sur de meilleures conditions de rémunération et de travail, ainsi que l’ingérence du gouvernement dans les affaires syndicales en Haïti.

Elle évoque un contournement du dialogue tripartite sur la réforme du droit du travail, une absence totale de liberté d’association et de culture du dialogue social ».

Depuis le mois de mai 2017, les ouvrières et ouvriers se mobilisent pour réclamer le droit à un travail décent, face au coût élevé de la vie, entraîné par l’augmentation inconsidérée, le 16 mai 2017, sur le marché national, des prix des produits pétroliers.

L’organisation Industriall Global Union déplore également l’offensive brutale contre les ouvrières et ouvriers, qui s’est traduite par une répression policière violente, la militarisation de la zone industrielle du parc industriel métropolitain à la Société nationale des parcs industriels (Sonapi), à Port-au-Prince, et la confiscation des téléphones de syndicalistes, entre autres.

Comme seule réponse aux cris désespérés des ouvrières et ouvriers et à leurs revendications légitimes, il y a également eu, selon elle, des actes d’emprisonnements et de licenciement d’un grand nombre detravailleuses et travailleurs, ayant participé à des actions syndicales pour dénoncer l’injustice et défendre leurs droits.

De féroces mesures de rétorsion sont prises pour punir toute personne, qui ose défendre et promouvoir un travail décent en Haïti, désapprouve-t-elle.

L’Organisation « Industriall Global Union » appelle l’État haïtien à assumer ses obligations, en tant que signataire des conventions de l’Organisation international du travail (Oit), en matière de respect de la liberté d’association ainsi que de toutes les garanties et de tous les droits légaux, prévus par les conventions de l’Oit.

Elle plaide en faveur de la représentation syndicale, du dialogue social, du droit des travailleuses et travailleurs à réclamer et tenir des manifestations publiques, pour de meilleures conditions de travail, la sécurité sociale et du principe de la non-ingérence dans les affaires syndicales.

Lorganisation « Industriall Global Union » réaffirme sa solidarité avec la lutte des ouvrières et ouvriers haïtiens.

Après la décision, le 27 juillet 2017, du président Jovenel Moïse, de fixer le salaire minimum à 350.00 gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 64.00 gourdes ; 1 euro = 79.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.60 gourde aujourd’hui), à la place des 335.00 gourdes proposées par le Conseil supérieur des salaires (Css), les syndicats ouvriers planchent sur de nouvelles stratégies de mobilisation. Leur mouvement, pour une nouvelle semaine de revendications dans les rues, du lundi 31 juillet au samedi 5 août 2017, a été tué dans l’oeuf le lundi 31 juillet 2017.

Présence de policiers nationaux devant les locaux de plusieurs usines, promesses d’accompagnements et de donations de motocyclettes... font partie des manoeuvres, orchestrées par les patrons pour bloquer le droit des ouvriores et ouvriers de manifester en faveur de meilleures conditions de travail, signalent les syndicats ouvriers. [bd emb rc apr 31/07/2017 14:10]