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Haïti-Crise/Sous-traitance : Jovenel Moïse fait le jeu du patronat, selon l’Observatoire haïtien des droits humains

P-au-P, 31 juil. 2017 [AlterPresse] --- En fixant, « de façon unilatérale », le salaire minimum à 350.00 gourdes par jour (Ndlr US $ 1.00 = 64.00 gourdes ; 1 euro = 78.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.60 gourde aujourd’hui), au lieu des 300.00 gourdes actuelles, le président Jovenel Moise a agi dans le sens des intérêts du patronat, au détriment de ceux de la classe ouvrière, qui réclame 800.00 gourdes, estime l’Observatoire haïtien des droits humains (Ohdh).

La décision d’ajouter seulement 15.00 gourdes au montant de 335.00 gourdes, proposé par le Conseil supérieur des salaires (Css), est « indigne, injuste et partisane », souligne l’Ohdh, dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

Jovenel Moïse ne prend nullement en compte le taux de l’inflation, ni l’augmentation, sans cesse croissante, du coût de la vie, en adoptant cette décision « pro-patronale », Il s’est plutôt affiché comme le président de l’oligarchie économique, « en se confondant avec le secteur patronal et en refusant d’être l’arbitre dans cette crise, qui s’annonce longue et périlleuse pour la république », relève l’Ohdh.

Ce salaire « de misère et de la honte » ne permettra pas aux ouvrières et ouvriers, ni à leurs familles, de vivre dans la dignité. Au contraire, les ouvrières et ouvriers seront davantage confinés dans une forme d’esclavage moderne, visant à satisfaire l’oligarchie économique. Les disparités sociales, tendant à accroître la misère et la destruction de la classe ouvrière, seront plus graves en Haïti, analyse l’Observatoire haïtien des droits humains

L’Ohdh invite les syndicats ouvriers à ne pas baisser les bras, dans leur lutte contre cette injustice qui viserait à les déshumaniser. Il les exhorte à ne pas se laisser intimider par cette décision ayant « la forme d’une fiche de paie du président de la république aux patrons ».

Contrairement à l’annonce des syndicats, pour une nouvelle semaine de mobilisation dans les rues de la capitale, à partir du lundi 31 juillet 2017, les ouvrières et ouvriers n’ont pas pu reprendre leur mouvement de protestation.

Des policiers nationaux étaient placés devant les portes de différentes usines d’assemblages, tandis que des patrons ont fait des promesses, comme la donation de motocyclettes et d’autres accompagnements, aux ouvrières et ouvriers, qui auraient décidé de travailler régulièrement durant le mois d’août 2017.

Face à cette situation, les syndicats, fers de lance de la mobilisation ouvrière, ont résolu de revenir à leurs bases, en vue de définir de nouvelles stratégies de remobilisation contre le montant de 350.00 gourdes de salaire minimum journalier dans la branche de la sous-traitance. [emb rc apr 31/07/2017 13:00]