P-au-P, 27 juil. 2017 [AlterPresse] --- Le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) appelle à une régularisation définitive du statut des Dominicains d’ascendance haïtienne dénationalisés, ainsi que les migrants haïtiens ayant vécu plusieurs décennies en République Dominicaine.
« […] il est inconcevable que des personnes ayant vécu plus de 30 ans, 40 ans ou qui sont à leur deuxième génération de descendants obtiennent [uniquement] un statut de régularisation provisoire », déplore Géralda Sainvil, responsable de communication et plaidoyer au Garr, jointe au téléphone par l’agence en ligne AlterPresse.
Sainvil dit, toutefois, saluer la décision du Conseil national (dominicain) de la migration (Cnm) de prolonger pour une année supplémentaire, les cartes de résidence provisoire octroyées aux migrantes et migrants haïtiens inscrits dans le Plan national de régularisation des étrangers (Pnre).
« C’est un pas dans la bonne direction, cependant ce n’est pas la solution », nuance-t-elle.
Le délai des cartes de résidence provisoires octroyées dans le cadre du Pnre a été prolongé pour un an en faveur environ 239 mille migrants en majorité des ressortissantes et ressortissants haïtiens concernés par ce plan en République Dominicaine, annonce le Cnm, le 27 juillet 2017.
La période de prolongation commencera à partir du 26 août 2017, indique le ministre dominicain de l’intérieur et de la police, Carlos Amarante Baret,
La Direction générale de la migration (Dgm) a jusqu’ au 25 juillet 2017 pour élaborer un protocole en vue de définir les modalités de réception des dossiers de celles et ceux qui n’ont pas pu terminer leur inscription au Pnre, lit-on dans la presse dominicaine.
Une prolongation a été déjà donnée en 2016 à ceux et celles qui avaient une résidence d’un an et dont les permis avaient expiré en juin de la même année.
Le Garr appelle le gouvernement haïtien à entamer un dialogue franc avec les autorités dominicaines afin de trouver des voies et moyens pour aboutir à des solutions durables.
Les Dominicains d’ascendance haïtienne « sont considérés comme des étrangers [migrants] et doivent aussi s’inscrire au Plan national de régularisation des étrangers […] certains enfants qui sont des dominicains ont été rapatriés avec leurs parents haïtiens », explique Sainvil.
« Les autorités dominicaines n’ont pas précisé qui est concerné ou pas par le Pnre […] Des enfants de migrants inscrit au programme ont vu leurs papiers originels confisqués, et ont reçu d’autres documents différents et leurs noms ont été portés sur un nouveau registre non prévu ni reconnu par les lois dominicaines sur l’identité », poursuit-elle. .
Le Garr appelle l’État à entreprendre des réformes structurelles sur le plan politique, économique et social afin de contrôler le flux migratoire vers la République Dominicaine.
Dans une note en date du mercredi 26 juillet, l’organisation rappelle que les incessantes préoccupations face à la menace d’expulsion des personnes dont les cartes de résidence ont expiré depuis le 17 juin 2017 seront amoindries sans vraiment disparaître.
Elle estime nécessaire d’avoir une garantie formelle que l’État dominicain va surseoir aux opérations de déportations.
Des ressortissants ont été rapatriés même en étant munies de fiches ou tout autre document prouvant leur inscription au programme dominicain, rapporte-t-il.
Le Pnre a été adopté, suite à la sentence de la Cour constitutionnelle dominicaine, prise le 23 septembre 2013 et déclarant déchoir de la nationalité dominicaine des milliers de Dominicaines et de Dominicains, nés sur le territoire voisin d’Haïti depuis 1929. [am emb gp apr 27/07/2017 14 : 10]