P-au-P, 26 juil. 2017 [AlterPresse] --- Le Réseau des femmes des radios communautaires haïtiennes (Rezo fanm radyo kominotè ayisyen / Refraka) apporte sa solidarité à la lutte des ouvrières et ouvriers qui réclament un salaire minimum de 800 gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 65.00 gourdes ; 1 euro = 78.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.60 aujourd’hui).
Il appelle d’autres secteurs de la vie nationale à apporter leur soutien aux mobilisations ouvrières, lors d’une journée de réflexion organisée le mercredi 26 juillet et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
La directrice exécutive de Refraka, Marie Guirlène Justin, encourage l’État à assurer une médiation entre les patrons et les ouvriers protestataires afin de trouver une solution favorable aux deux camps.
Le respect du droit des ouvriers d’avoir un salaire décent leur permettrait de payer le loyer, d’envoyer leurs enfants à l’école et de manger au moins deux repas par jour, argue-t-elle.
La porte-parole de l’organisation Batay ouvriye (Lutte ouvrière), Yanick Etienne, a tenu à souligner l’importance des femmes dans les usines.
70% des personnels dans les usines sont des femmes qui reçoivent un salaire de misère de 300 gourdes, déplore la militante qui intervenait autour du thème : « La lutte des ouvrières pour le salaire minimum de 800 gourdes est une lutte contre l’exploitation ».
Elle dénonce une violation depuis 2009, par les patrons, du code du travail, qui stipule que quand le taux d’inflation atteint 10% il doit y avoir ajustement salarial proportionnel.
Le taux d’inflation s’élèverait actuellement à plus de 15 %.
Etienne critique le rapport du Conseil supérieur des salaires (Css) fixant le salaire minimum à 335 gourdes (à la place des 300.00 gourdes actuelles) au lieu de 800 gourdes réclamées par les ouvriers.
Elle exige la réintégration des ouvriers révoqués dans le cadre des luttes revendicatives.
Près de 200 travailleuses et travailleurs ont été révoqués, dans les entreprises Interamerican wovens (Iw) et Sewing international Sa (Sisa), ont rapporté des organisations syndicales internationales.
Elles ont aussi dénoncé des tentatives d’intimidation contre une déléguée syndicale en Haïti.
Pour sa part, Dominique St Eloi, coordonnateur général de la Coordination nationale des ouvriers haïtiens (Cnoha) souligne l’existence d’un système d’exploitation généralisée dans le pays.
Il encourage la population à se mobiliser pour changer les mauvaises conditions de travail.
Les échanges du 26 juillet se sont déroulés autour du thème : « Appuyons la lutte des ouvrières afin d’aider à construire une vie meilleure, les radios communautaires sont d’accord » (Ann kore batay fanm ouvriye yo, pou n ede bati yon lavi miyὸ, radyo kominotè yo dakὸ) ».
Une semaine de mobilisation est annoncée à Port-au-Prince, du lundi 31 juillet au samedi 5 août 2017, pour continuer de réclamer un ajustement salarial journalier de 800 gourdes et des accompagnements sociaux. [bd emb gp apr 26/07/2017 16 : 10]