P-au-P, 24 juil. 2017 [AlterPresse] --- L’association de défense des droits des communautés Lesbiennes, gays ou homosexuels, bisexuels, transgenres et intersexes (Lgbti) Kouraj (Courage) lance une pétition pour dénoncer la proposition de loi sur les bonnes vies et mœurs du sénateur de la république, Jean Renel Sénatus.
Dans cette pétition, transmise à l’agence en ligne AlterPresse, elle condamne « vivement la formulation violente, discriminatoire, homophobe et dangereuse » de ce texte de proposition de loi sur les bonnes vies et mœurs, qui porte atteinte « aggravante » au respect des droits humains et à la dignité humaine.
Elle met en garde contre un déséquilibre au cas où ce texte qui constitue, affirme-t-il, « une aberration flagrante, une absurdité profonde » serait promulgué.
Lancée depuis le mardi 18 juillet 2017, la pétition a déjà recueilli quelques centaines de signatures en 7 jours.
Le sénat de la république a entamé des discussions, le jeudi 20 juillet 2017, autour de la proposition de loi portant sur l’interdiction du mariage entre deux personnes de même sexe en Haïti.
La communauté Lgbti dit apprendre avec grandes « inquiétudes » et « consternation » le vote par le sénat de la république du projet de loi sur les bonnes vies et mœurs du sénateur de l’Ouest, Jean Renel Sénatus.
Ceci pourrait entretenir un climat de violence sociale, dont les conséquences les plus néfastes seront au détriment de la paix, de l’inclusion sociale et de la participation de tous et de toutes que nous devons, de préférence, prôner, prévient l’association Kouraj.
Face à cette situation, elle demande au parlement haïtien de surseoir au processus de vote de cette proposition de loi, « conspiratrice et dangereuse ».
Elle recommande, en lieu et place, qu’une « étude sociologique » approfondie soit entreprise de concert avec les instances de défense des droits humains tant nationales qu’internationales.
D’après le sénateur Carl Murat Cantave, cette proposition de loi appelée à renforcer et protéger la famille a été élaborée suite à un festival de films, dénommé Massimadi, qui devait se réaliser du 27 au 30 septembre 2016, à Port-au-Prince et Pétionville (Ouest).
L’association Kouraj, initiatrice de l’événement a été contrainte de le reporter à une date ultérieure à cause des agressions et de l’intolérance d’homophobes.
Ce spectacle, qui a suscité un tollé, a été annulé par le commissaire du gouvernement d’alors, Me Danton Leger.
Une vague d’actes et d’attitudes homophobes contre les Lgbti a été rapportée suite à l’agitation d’une possible légalisation du mariage homosexuel en Haïti.
En juillet 2013, plus d’un millier de fidèles des cultes réformés ont marché, dans les rues de la capitale, pour dire non à l’homosexualité et exiger que les responsables de l’État mettent à l’écart toute éventualité de mariages homosexuels à travers le pays.
Après une marche organisée dans les rues de la capitale en juillet 2013, par des fidèles issus des cultes réformés, les meurtres, agressions physiques, destructions de biens et violations de propriétés privées se sont multipliés, sous prétexte d’homophobie.
De nombreuses personnalités et associations de divers secteurs ont élevé la voix pour dénoncer ces actes violents.
L’article 1er de la déclaration universelle des droits humains du 10 décembre 1948 rappelle combien « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ».
Les Nations unies appellent, depuis 2010, à « combattre la discrimination sur la base de l’orientation et de l’identité sexuelles », souligne le site Internet du bureau du Haut Commissaire sur les droits humains des Nations unies. [apr 24/07/2017 15:00]