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Haïti : Alerte face au risque de politisation de la nouvelle force armée

P-au-P, 24 juil. 2017 [AlterPresse] --- Le co-directeur du Collectif Défenseurs Plus, Antonal Mortimé, met en garde contre un risque de politisation observée dans le processus de recrutement pour la mise en place de la nouvelle force armée.

Nous devrions d’abord avoir un haut état-major pour s’occuper du recrutement des soldats au lieu du Ministère de la défense, chargé du processus, estime Mortimé, lors d’une conférence de presse, le vendredi 21 juillet 2017, et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Il dénonce l’absence de « dialogue » et de « transparence » dans le processus de recrutement de la classe de soldats, débuté depuis le lundi 17 juillet 2017.

« L’absence de dialogue constitue un manque de transparence dans le processus », déclare Mortimé, soutenant que la question de l’armée ne peut pas être abordée en vase clos.

Puisque les Forces armées d’Haïti (Fad’h) ont été démobilisées, suite à un décret, il faut avoir une nouvelle loi régissant l’effectivité de l’armée, suggère-t-il.

En absence de cette loi, le processus est « illégitime » et « irrégulier », souligne-t-il, reconnaissant, toutefois, que l’armée est constitutionnelle.

Pour sa part, la responsable de formation au Collectif, Djerie Abellard Mérisier, estime que l’initiative de former une nouvelle armée est « mal venue ».

Les postulantes et postulants n’auraient pas vraiment le sens d’engagement. Ils décident, tout simplement, de saisir cette opportunité comme l’obtention d’un emploi, estime-t-elle.

Elle encourage le pouvoir exécutif à favoriser un « consensus » avec les autres protagonistes de l’État, notamment le parlement et la société civile, afin d’éviter de reproduire les mêmes erreurs du passé et les multiples violations commises par certains soldats et officiers des anciennes Forces atmées d’Haïti, dissoutes en 1995.

La question de l’armée d’Haïti nécessiterait l’approbation de toute la nation et des moyens adéquats.

Plusieurs personnalités, notamment des ex-officiers de l’ancienne armée, dont l’ancien directeur de la Police nationale d’Haïti (Pnh) et ex-capitaine, Mario Andrésol, sont également montés au créneau pour critiquer le processus de recrutement des postulantes et postulants.

Démarré le lundi 17 juillet 2017 dans l’ancienne base militaire des Casques bleus coréens dans la commune de Gressier (sud de la capitale), le processus de recrutement a été prolongé jusqu’au mardi 25 juillet en vue de prendre en compte les diverses doléances des postulants, relatives au retard enregistré dans l’obtention des pièces exigées au moment de l’inscription. [jd emb gp apr 24/07/2017 11 :20]