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Haïti : Accord entre patrons et ouvriers de la zone franche de Ouanaminthe

P-au-P., 8 févr. 05 [AlterPresse] --- Un accord entre la Compagnie de Développement Industriel (CODEVI) et le syndicat de travailleurs SOKOWA a mis fin le 5 février dernier à 8 mois de conflit de travail à la zone franche de Ouanaminthe (Nord-est) ayant provoqué la révocation de plus de 150 ouvriers, a appris AlterPresse de source proche des négociations.

Les principaux points de l’accord entre l’entreprise et le syndicat de la zone franche de Ouanaminthe concernent la réintégration et le réembauchage d’ouvriers révoqués, la reconnaissance de la liberté syndicale, la création d’un comité paritaire (patron-ouvrier), d’un fond de solidarité et l’établissement d’une convention collective de travail, selon le document consulté par AlterPresse.

La CODEVI a accepté la réintégration immédiate (avant le 12 février) de Borgella Telor, Gérard Jean Charles, Dieudonné Paul, Willy Jean et Georges Maces, 5 syndicalistes licenciés suite au conflit du 11 juin 2004. Ces travailleurs recevront l’intégralité de leurs salaires durant la période de non-travail et ne perdront pas le bénéfice de leur ancienneté, précise le document.

Les plus de 150 autres travailleurs révoqués seront progressivement réembauchés, suivant l’accord conclu. Un fond de solidarité et d’appui aux ouvriers licenciés et en attente de réembauchage sera créé à partir de ressources de diverses fondations, qui seront contactées par les deux parties, indique le document.

Dans le cadre de cet accord, la CODEVI, qui reconnaît la SOKOWA, garantit à tout ses membres la liberté syndicale et tous les droits y afférents. L’entreprise a accepté de ne point recourir à aucune force armée dans les conflits de travail et de respecter les droits humains de tous les travailleurs.

Le syndicat et l’entreprise ont convenu de créer un espace permanent de dialogue à travers un comité paritaire, composé de 3 représentants de chacune des parties.

L’accord entre la CODEVI et la SOKOWA prévoit également l’élaboration, la discussion et la signature, dans un délai de 6 mois, d’une convention collective établissant les conditions de travail et les droits des travailleurs.

Les négociations ayant abouti à l’accord du 5 février entre CODEVI et SOKOWA ont été conduites avec la médiation de deux juristes haïtien et dominicain, avec l’assistance de plusieurs personnalités haïtiennes et dominicaines, dont un représentant du secteur haïtien des droits humains. [gp apr 08/02/2005 21:30]