P-au-P, 21 juil. 2017 [AlterPresse] --- Le coordonnateur adjoint de la Cellule de réflexion et d’action nationale (Cran), Chrisnel Dorsainvil, exhorte le pouvoir en place à se mettre plus à l’écoute des revendications sociales, notamment de celles des ouvrières et ouvriers de la branche textile.
Si les manifestations perdurent, c’est parce que le gouvernement n’est pas à l’écoute des secteurs revendicatifs de la société, estime Dorsainvil, invité à l’émission TiChèzBa, prévue pour être diffusée les samedi 21 et dimanche 22 juillet 2017, sur la station en ligne AlterRadio (samedi : 7:00 am, 3:00 pm ; dimanche : 7:00 am, 1:00 pm, 5:00 pm).
Il évoque un problème d’indifférence et d’incompréhension du gouvernement, face aux syndicats ouvriers qui réclament de meilleures conditions de travail.
Il appelle l’exécutif à être plus attentif aux revendications des travailleuses et travailleurs, en vue de prendre les décisions qui s’imposent.
Il dit également souhaiter un salaire juste pour les ouvrières et ouvriers, afin qu’ils puissent répondre à leurs besoins.
Un ajustement de 35.00 gourdes (soit 11.7% du salaire minimum journalier, actuellement de 300.00 gourdes) a été proposé, le vendredi 7 juillet 2017, pour les industries d’assemblages et manufacturières tournées vers l’exportation, par le Conseil supérieur des salaires (Css).
Cette proposition a été vivement contestée par les syndicats d’ouvrières et d’ouvriers de la sous-traitance, qui ont défilé, du lundi 10 au mercredi 12 juillet 2017, dans les rues de la capitale Port-au-Prince, pour réclamer une augmentation du salaire minimum journalier à 800.00 gourdes.
Un tiers du salaire, proposé par le Css, sera dépensé pour les frais de transports des ouvriers. Les 800 gourdes constituent un minimum pour permettre à un travailleur de mener une vie, plus au moins, décente, soutient Dorsainvil, prônant une culture de vivre ensemble.
Le salaire proposé serait une insulte et un manque de respect à la dignité des ouvrières et ouvriers, qui travaillent dans une forme d’esclavage et de chômage déguisé, déclare-t-il.
« Quand le travailleur est frustré, on ne peut pas s’attendre à un meilleur rendement. Pour que les ouvrières et ouvriers travaillent avec efficacité, il faut qu’ils soient en conditions physique et psychologique », fait-il remarquer.
Il encourage les autorités à mettre l’emphase sur l’importance de la vie humaine, à gouverner et intervenir, comme il faut, pour répondre aux besoins des citoyennes et citoyens et les aider à vivre dans la dignité.
Le coordonnateur adjoint de la Cran souligne un bas niveau de vie de la population haïtienne par rapport à celle des autres pays de la région, en particulier la République Dominicaine voisine.
Déplorant une absence de volonté politique, de leadership et de capacité intellectuelle pour produire avec efficacité, Chrisnel Dorsainvil exhorte la société civile à prendre conscience de sa force et de sa responsabilité pour changer la réalité actuelle.
Des négociations entre l’exécutif et les syndicats ouvriers sont en cours, en vue de trouver une issue à la crise sociale, secouant la branche textile. [emb gp apr 21/07/2017 14 :50]
TiChèzBa, édition du 15 juillet 2017 - Invité, Antonio Cheramy, président de la commission des affaires sociales du Sénat
Le sénateur Antonio Cheramy, président de la commission des affaires sociales du Sénat, dit craindre un éclatement social si rien n’est fait pour prendre en compte les divers mouvements de protestations, principalement, celui des ouvriers de la branche textile.