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Haïti-Politique : La Fusion prône un débat national sur l’éventuelle mise en place d’une armée

P-au-P, 21 juil. 2017 [AlterPresse] --- La Fusion des sociaux-démocrates haïtiens (Fusion) préconise un débat national sur l’éventuelle mise en place d’une nouvelle force armée en Haïti, dans une note de presse datée du 20 juillet, transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

Elle exhorte à« un débat sérieux » sur les différentes questions que soulève la reconstitution des Forces armées d’Haïti (Fad’h), en termes de formation, d’effectif, de budget, de doctrine et d’encadrement des nouvelles recrues, entre autres.

Elle met en garde le pouvoir contre toute tentative de reconstitution des Fad’h sans une large concertation préalable entre les forces vives de la nation, les partis politiques, les secteurs organisés de la société civile et les différentes confessions religieuses.

Elle critique également l’initiative prise par le pouvoir d’effectuer le recrutement de postulantes et postulants pour la nouvelle armée sans rechercher un consensus sur le sujet.

Cette opération risque, selon elle, de conduire « à une politisation d’un corps qui doit justement rester apolitique ».

Elle dit craindre que le peuple retombe dans les mêmes pratiques d’antan.

Elle souhaite la mise en place d’une armée différente de celle que « la nation a rejetée et qu’elle n’a pas pleurée quand elle a été dissoute », en 1995 pour ses dérives.

La Fusion croit « qu’il aurait été préférable de la réformer en profondeur, de changer sa doctrine et de la convertir en instrument au service de la démocratie ».

Haïti en tant que pays souverain a le droit et le devoir de se doter d’une armée au service du pays pour assurer la défense de ses frontières terrestres aériennes et maritimes, reconnait-elle.

Elle estime que le gouvernement « pourrait au moins commencer les états généraux sectoriels promis par une grande concertation nationale sur la reconstitution » des Fad’h.

Cette concertation peut, seule, garantir que cette nouvelle armée ne sera pas partisane et au service de quelques-uns.

Elle invite le président de la république, Jovenel Moïse, le premier ministre, Jack Guy Lafontant, et le ministre de la défense, Hervé Denis, à marquer une pause dans l’inscription des nouvelles recrues pour les Fad’h.

Le délai de recrutement pour la mise en place d’une nouvelle armée a été prolongé jusqu’au mardi 25 juillet 2017.

Ce prolongement a été décidé en vue de prendre en compte les diverses doléances des postulants, relatives au retard enregistré dans l’obtention des pièces exigées au moment de l’inscription.

Plusieurs organisations sociales et de droits humains ont aussi manifesté leurs inquiétudes par rapport au lancement des opérations de mise en place de cette nouvelle armée. [emb gp apr 21/07/2017 11 :30]