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Haïti-Politique : 30 ans après, Tèt kole ti peyizan continue de réclamer justice pour les victimes du massacre de Jean Rabel

P-au-P, 20 juil. 2017 [AlterPresse] --- L’organisation Tèt kole ti peyizan continue de réclamer justice pour les victimes du massacre de Jean Rabel (Nord-0uest), 30 ans après (23 juillet 1987-23 juillet 2017).

Ce massacre est survenu dans un contexte de luttes revendicatives et politiques de la paysannerie haïtienne, plus spécialement des paysannes et paysans de Jean Rabel et de Mahotière, principaux chefs de file du mouvement, rappelle le coordonnateur national de Tèt kole ti peyizan, Rosnel Jean Baptiste.

Cette lutte avait posé de gros enjeux économiques, politiques, sociaux et culturels, face à la classe dominante, rappelle Tèt kole ti peyizan, lors d’une conférence de presse de souvenir, le mercredi 19 juillet 2017, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Environ 139 paysannes et paysans, membres des groupements organisés Tèt Ansanm, ont été assassinés, le jeudi 23 juillet 1987, par des militaires, d’anciens membres de la milice des Duvalier et de grands propriétaires terriens.

Après le massacre du jeudi 23 juillet 1987 à Jean Rabel, un grand potentat, également propriétaire terrien dans la zone, Nicol Poitevien, l’avait revendiqué en se vantant d’ « avoir assassiné 1,042 communistes ». Nicol Poitevien, qui a été arrêté, sous la présidence de René Préval, en relation avec ce massacre, a été libéré, par la suite.

30 ans après, la justice haïtienne tarde encore à faire la lumière sur le massacre du jeudi 23 juillet 1987 à Jean Rabel.

Le dimanche 23 août 2017, de retour d’une cérémonie de souvenir (un mois après le massacre de Jean Rabel du 23 juillet 1987), dans l’Artibonite, des prêtres catholiques romains (dont Jean-Bertrand Aristide à l’époque), accompagnés de laïcs, ont été agressés dans un guet-apens, commandité par des militaires, à Freycineau (entrée sud de Saint-Marc). Parmi les blessés du guet-apens du 23 août 1987 à Freycineau (Saint-Marc), le prêtre monfortain Jean-Marie Vincent, qui accompagnait les groupements organisés Tèt ansanm de Jean Rabel, à travers une équipe missionnaire, composée de divers spécialistes nationaux et internationaux.

Le coup d’Etat du 30 septembre 1991, des failles du système judiciaire ainsi que des bouleversements politiques, notamment celui de 2004, entre autres, n’ont pas encore permis d’obtenir justice et réparation pour les victimes, paysannes et paysans, du massacre du 23 juillet 1987. De présumés auteurs et complices du massacre auraient été relâchés

Le Comité exécutif national de l’organisation Tèt kole ti peyizan annonce des activités de souvenir, ce dimanche 23 juillet 2017, des 30 ans du massacre des paysans de Jean Rabel.

Le massacre du jeudi 23 juillet 1987 doit être inscrit dans un plan de répression et de déstabilisation globale de la paysannerie, afin d’imposer un projet économique et politique de l’impérialisme et de toutes les autres forces dominantes au niveau national et international, analyse Tèt kole ti peyizan.

Objectifs poursuivis par la coalition réactionnaire, nationale et internationale, qui avait commandité le massacre du 23 juillet 1987 à Jean Rabel : bloquer le développement de la lutte paysanne et des classes populaires en Haïti, relate Tèt kole ti peyizan. [jep emb rc apr 20/07/2017 10:00]