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Haïti-Minustah : Un quasi satifecit de Sandra Honoré à la veille du depart de la force onusienne

Apparemment, seule la justice « ne fonctionne pas encore clairement »

P-au-P, 19 juil. 2017 [AlterPresse] --- la représentante spéciale du secrétaire général des Nations-Unies pour Haïti, Sandra Honoré, a présenté un rapport plutôt positif sur la situation du pays, notamment sur le plan de la sécurité, à moins de trois mois du départ de la force onusienne d’Haïti.

Iintervenant devant le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu), le 18 juillet, Sandra Honoré affirme que le gouvernement haïtien a désormais les “coudées franches” et peut s’attaquer aux nombreux défis relatifs à la réalité d’Haïti, spécialement l’instabilité, la pauvreté, l’exclusion et l’impunité, croit Sandra Honoré.

Sur le plan sécuritaire, selon Honoré, “la situation demeure stable, y compris dans les zones où la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haiti (Minustah) s’est retirée” alors que plusieurs secteurs ont dénoncé une recrudescence des violences dans le pays surtout dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.

Elle rassure également, durant son exposé, que l’administration de Jovenel Moïse et de Jack Guy Lafontant met tout en œuvre en vue de la concrétisation des promesses de modernisation de l’État, faites durant la campagne électorale.

Des mesures ont déjà été adoptées en vue de résoudre certains vieux problèmes liés à la gouvernance, l’État de droit et le développement socio-économique du pays, ajoute-t-elle.

Elle rapporte aussi que les relations entre les pouvoirs exécutif et législatif se sont améliorées après la tenue des élections en Haïti et qu’il existe désormais une meilleure collaboration entre les pouvoirs.

“Dans ce cadre, le gouvernement a réduit la subvention d’État aux carburants et au pétrole, ce qui a permis de diminuer la pression fiscale sur le pays”, renchérit-t-elle.

Cette mesure a entraîné une augmentation du coût de la vie et du prix des transports publics, dénoncée par plusieurs secteurs.

D’aucuns craignent jusqu’à présent un éclatement social, surtout avec l’intensification des mouvements ouvriers qui réclament un ajustement de salaire à 800 gourdes au lieu de 335 gourdes, proposées dans le nouveau rapport du Conseil supérieur des salaires (Css).

Intervenant sur le secteur de la justice, elle pense que « la troisième branche du pouvoir ne fonctionne pas encore clairement », et que certains manquements dans le secteur judiciaire - par exemple, certains postes-clés non pourvus -, ont des conséquences négatives sur la population et découragent les investissements étrangers dans le pays, au détriment de la croissance.

Elle suggère, à cet effet, l’adoption d’un nouveau code pénal pour le pays, la professionnalisation de la police et l’allocation de ressources adéquates à l’administration pénitentiaire.

Dans le lot de ses suggestions figurent aussi la simplification du processus électoral et la stabilisation des institutions démocratiques du pays.

Présente en Haïti depuis 2004, la Minustah devra partir le 15 octobre 2017.

Cette ancienne mission de l’Onu devra céder sa place à la Mission des nations-unies pour l’appui à la justice en Haïti (Minusjusth).

Cette dernière aura pour mandat d’appuyer les efforts déployés par les autorités haïtiennes en vue de renforcer le secteur de la justice.

Pour une bonne transition vers la Minusjusth, Honoré propose un dialogue ouvert entre les différents acteurs. [rjl emb gp apr 19/07/2017 15 :50]