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Haiti / 7 février : Les étudiants non satisfaits de l’évolution du pays

P-au-P., 7 févr. 05 [AlterPresse] --- Les Etudiants de l’Université d’Etat d Haïti sont très critiques vis-à -vis de l’évolution de la situation générale, 19 ans après la chute du dictateur Jean Claude Duvalier, et environ 11 mois après le départ de l’ancien Président jean Bertrand Aristide.

Dans une interview accordée à AlterPresse, des Etudiants de la Faculté des Sciences Humaines (FASH), haut lieu de la résistance contre l’ancien régime, ont dressé un bilan négatif de la gestion du pouvoir par l’actuelle équipe en place et exprimé leur indignation de voir le pays toujours dans une situation catastrophique.

Selon Julien Sainvil, étudiant en Sociologie, les grands problèmes d’Haiti ne sont toujours pas sur le tapis. La situation s’est encore aggravée, avec l’appauvrissement continu les masses populaires, a-t-il estimé. « Les paysans n’ont toujours pas de terre », a-t-il déclaré.

Ce gouvernement est « la continuité des régimes antérieurs, et de l’administration Aristide », a jugé Roody Metellus, étudiant en Communication Sociale. Le « seul point positif », a-t-il cependant souligné, c’est le fait qu’ « il n’a pas eu d’attaques systématiques contre des opposants ».

Pour Orlson Pierre, étudiant en Communication Sociale, le régime actuel n’a pas mis en place « une politique sociale susceptible d’intégrer toutes les couches sociales ». Pierre s’en est pris aux anciens dirigeants de la mobilisation contre Aristide, qui seraient aujourd’hui « mêlés à des pratiques de corruption », et aux politiciens qui, a-t-il affirmé, « traînent à longueur de journée devant des ambassades et la primature ».

A propos de l’insécurité et la violence qui sévissent à la capitale, les étudiants soupconnent des mains étrangères d’alimenter des opérations, aux cotés des partisans d’Aristide, qui conduisent depuis le 30 septembre des actes de violence en faveur du « retour physique » de l’ancien Président. « S’il n’y a pas cette situation chaotique, les troupes étrangères n’auront plus leur raison d’être en Haïti », a laissé entendre Metellus.

Les étudiants de la FASH ont affirmé leur disposition à poursuivre leur lutte « en faveur des couches les plus défavorisées du pays ». Ils prônent « un autre Etat, une autre société, et une répartition équitable des richesses du pays ».

Les étudiants en ont profité pour exiger des autorités la construction d’un Campus Universitaire et « l’intégration de l’Université aux processus de prise de décision sur les grandes questions nationales et la participation effective des citoyens à la gestion de la chose publique ». [fl gp apr 07/02/2005 12:50]