P-au-P, 14 juil. 2017 [AlterPresse] --- Le sénateur Antonio Cheramy, président de la commission des affaires sociales du Sénat, dit craindre un éclatement social si rien n’est fait pour prendre en compte les divers mouvements de protestations, principalement, celui des ouvriers de la branche textile.
Le sénateur a fait part de ses inquiétudes à l’émission TiChèzBa, prévue pour être diffusée les samedi 15 et dimanche 16 juillet 2017, sur la station en ligne AlterRadio (samedi : 7:00 am, 3:00 pm ; dimanche : 7:00 am, 1:00 pm, 5:00 pm).
Il se dit très préoccupé face à l’avenir s’il n’y a pas vraiment un dialogue sincère entre le gouvernement avec les secteurs revendicatifs.
Des voix inhabituelles issues d’autres secteurs se sont élevées pour réclamer de meilleures conditions de travail, signale-t-il, en référence à la grogne qui persiste dans plusieurs bureaux publics.
Si le président Jovenel Moïse veut la stabilité du pays, il ne doit pas publier le rapport du Conseil supérieur des salaires (Css) pour éviter de perdre le contrôle du pays, conseille-t-il.
Il appelle le chef de l’État, garant du fonctionnement des institutions, à se ressaisir rapidement, en prenant en compte les recommandations de la résolution du Sénat, adoptée le 11 juillet dernier.
Cette résolution demande à l’Exécutif de surseoir à la publication du rapport du Css, fixant le salaire minimum des ouvriers à 335 gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 65.00 gourdes ; 1 euro = 78.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.60 aujourd’hui).
Le document a été transmis à l’Exécutif aux fins de publication au journal officiel « Le Moniteur ».
Cheramy suggère au Css d’inclure dans son prochain rapport les mesures d’accompagnements sociaux en faveur des ouvriers.
En plus d’une augmentation de salaire minimum de 800 gourdes, les ouvriers réclament aussi un appui de la part de l’État pour faire face au taux d’inflation.
Il en profite pour rapporter que dans un projet de rapport non publié par le Css, le salaire minimum fixé qui était fixé à 350 gourdes faisait l’objet de discussions parce que les représentants des ouvriers ne voulaient pas le signer.
Le nouveau salaire minimum de 335 gourdes constitue donc une provocation des patrons visant à pousser les ouvriers à afficher un mauvais comportement dans les mouvements de rues afin de trouver une justification pour pouvoir les révoquer, analyse le sénateur.
Quand le taux d’inflation atteint les 10%, l’article 137 du code du travail fait obligation aux patrons d’ajuster proportionnellement le salaire des travailleurs, rappelle-t-il indiquant qu’actuellement, ce taux est estimé à plus de 15%.
Si véritablement le Css avait tenu compte du taux réel d’inflation pour fixer le salaire minimum, l’ajustement serait différent, estime-t-il.
Dans la résolution du Sénat, l’Exécutif a été exhorté à consulter les experts en la matière en vue de vérifier la conformité des indices macro-économiques utilisés dans l’élaboration du rapport du Css au regard des conditions matérielles d’existences des ouvrières et ouvriers.
Cheramy exhorte les patrons à laisser le Css faire son travail en toute indépendance, en vue d’éviter d’éventuelles contestations des résultats qui seront issus des analyses.
Il suggère au Css d’inclure dans son rapport les mesures d’accompagnements sociaux en faveur des ouvriers, avant sa publication.
Les « patrons radicaux » utilisent la révocation comme arme pour intimider les ouvriers et les dissuader de participer aux mobilisations, signale-t-il, soulignant combien l’intransigeance de ces propriétaires d’usines pourrait envenimer la situation.
Empêcher à un ouvrier de revendiquer un ajustement salarial constitue un crime, estime le président de la commission des affaires sociales du Sénat.
Le sénateur encourage l’État central à prendre ses responsabilités en créant un climat de paix propice aux investissements.
Le sénateur de l’Ouest réaffirme sa détermination d’accompagner les syndicats ouvriers dans leur combat pacifique visant à faire respecter leurs droits.
Après celles du lundi 10 et mardi 11 juillet 2017, les mobilisations ouvrières qui ont rassemblé plusieurs milliers d’ouvrières et d’ouvriers de la sous-traitance se sont poursuivies, le mercredi 12 juillet, dans les rues de la capitale Port-au-Prince, pour réclamer une augmentation de salaire à 800 gourdes. [emb gp apr 14/07/2017 15:40]
TiChèzBa, édition du 1er juillet 2017 - Invité, Junot Félix, médecin et homme politique
Le docteur Junot Félix, également coordonnateur général du parti Aksyon pou konstwi yon Ayiti ὸganize (Akao) critique le système de santé haïtien, jugé totalement inefficace.