P-au-P, 06 juil. 2017 [AlterPresse] --- Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj) a présenté un ensemble de défis, à relever au niveau de l’appareil judiciaire en Haïti, à l’occasion de la célébration de son cinquième anniversaire (3 juillet 2012-3 juillet 2017).
Les défis concernent, entre autres, l’accessibilité à une justice fiable et équitable, une bonne cohésion entre les conseillères et conseillers, la contradiction dans la loi créant le Cspj, l’augmentation des ressources humaines et financières ainsi que la rénovation des cours et des tribunaux, souligne un document-bilan du Cspj, relatif à son quinquennat.
Doivent être également prises en compte la formation continue des juges et du personnel de la justice, la réalisation d’une cartographie judiciaire et l’augmentation de la quantité de tribunaux.
Le Cspj encourage une meilleure collaboration avec les deux autres pouvoirs (exécutif et législatif) et une meilleure coordination de l’aide des partenaires internationaux, l’intégration de davantage de femmes dans la magistrature, l’utilisation de la langue Créole dans les cours et tribunaux, le changement de mentalité des actrices et acteurs de la justice et une amélioration de la communication avec les justiciables.
Durant ses 5 ans, de fonctionnement dans le système judiciaire en Haïti, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire a tenu plus de 250 séances, soit en assemblée ordinaire, soit en assemblée extraordinaire, selon le document-bilan du Cspj, qui dit attendre d’autres résultats.
Le Cspj souhaite un État des lieux actualisé de toutes les juridictions, une augmentation et harmonisation des ressources, une structuration dans la carrière des juges, un meilleur fonctionnement des cours et tribunaux, et des actions pertinentes visant à réduire la détention préventive dans les prisons en Haïti.
Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire affirme plaider en faveur de la mise en réseau des cours et tribunaux, et d’une meilleure transparence dans le fonctionnement des cours et tribunaux en Haïti.
Il promet « de poser des actes concrets, devant matérialiser, dans la glaise du réel, l’indépendance du pouvoir judiciaire ».
L’indépendance du Cspj, créé par la loi du 13 novembre 2007, a été mise à mal dans plusieurs affaires ou scandales, comme celles relatives à la mort suspecte du juge Jean Serge Joseph, survenue le samedi 13 juillet 2013, et au juge Lamarre Bélizaire, soupçonné de nomination et de décisions douteuses.
Dans une plainte, déposée au Cspj, Bélizaire a été accusé d’être partial et de violer la loi, dans le cadre de l’instruction menée autour du dossier de l’assassinat de Frantzy Duverseau, perpétré le 18 octobre 2010.
Lors d’une audition, par le tribunal criminel sans assistance de jury, Lamarre Bélizaire avait aussi permis la libération, le 17 avril 2015, de deux prisonniers Woodly Éthéart (Sonson Lafamilia) et Renel Nelfort (Le Récif), accusés de kidnapping, trafic de drogue et blanchiment d’argent. [am emb rc apr 06/07/2017 14:45]