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Société : Divers secteurs dénoncent l’insécurité foncière en Haïti

P-au-P, 4 juil. 2017 [AlterPresse] --- Plusieurs secteurs appellent l’État à freiner l’insécurité foncière qui ne cesse, disent-ils, de générer des confits terriens à travers le pays.

Le co-directeur du Collectif Défenseurs Plus, Antonal Mortimé, souligne avoir recensé des cas flagrants d’insécurité foncière au niveau des communes de Cabaret et de Croix-des-Bouquets (département de l’Ouest), dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse.

« De puissants bourgeois » seraient impliqués dans la démarche de déposséder des gens de leurs terres à Cabaret et à l’Arcahaie. Le conseil municipal de la commune de Croix-des-Bouquets serait à la base de ce phénomène d’accaparement dans ladite commune, soutient-il.

L’insécurité foncière serait liée au problème de l’absence de cadastre et aux abus de pouvoir commis par certaines autorités notamment des notaires et des arpenteurs, indique Mortimé.

Il invite l’État à procéder à la « réforme foncière » pour stopper l’insécurité dans ce domaine et l’appelle également à renforcer le « système de vigilance citoyenne » en vue de dénoncer les abus et traduire les coupables en justice.

Pour sa part, la présidente du syndicat des notaires, Marie Alice Bélisaire souhaite la mise en place d’un dispositif sûr pour formaliser et sécuriser les transactions foncières tant au niveau du formel que de l’informel, lors d’un conférence-débat organisée le jeudi 29 juin 2017, par le Collectif du 4 décembre 2013 sur l’insécurité.

Celle-ci revêt différentes dimensions : criminelle, foncière, alimentaire, économique et routière, selon le Collectif.

« L’insécurité foncière apparaît lorsque les acteurs ne respectent plus les règles et lorsque la capacité régulatrice de l’État s’effrite », constate Bélisaire.

Elle est constatée également lorsque les contradictions entre les normes locales et les droits écrits sont instrumentalisés par certains ou lorsque le marché foncier se développe et que la mémoire de l’histoire foncière incorporée par les autorités locales ne suffit plus à garantir les droits, avance-t-elle.

Elle demande à l’État de réguler les institutions et les obliger à remplir leurs rôles envers les citoyens qui investissent dans un bien.

Dans une note de presse en date du jeudi 29 juin 2017, dont a pris connaissance AlterPresse, la Chambre de commerce et d’industrie de l’Ouest (Ccio) dit condamner « vigoureusement » les atteintes à la propriété privée qui, dit-elle, ne cessent d’avoir lieu dans le département.

Elle s’est dit alarmée par la violence et la répétition des phénomènes d’accaparement illégal en dépit des dénonciations multiples et des appels à l’aide lancés par les victimes des réseaux mafieux agissant en toute impunité.

Face à l’absence de réponse des autorités publiques, elle les exhorte à se ressaisir au plus vite et à prendre leurs responsabilités ainsi que les mesures qui s’imposent comme identifier, poursuivre et punir les auteurs et co-auteurs des actes criminels visant à priver de leurs droits des propriétaires légitimes et légalement reconnus. [jd emb gp apr 04/07/2017 08 :40]