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Société : Le Collectif du 4 décembre 2013 appelle à l’unité pour freiner l’insécurité en Haïti

L’insécurité en Haïti revêt différentes dimensions : criminelle, foncière, alimentaire, économique et routière, aux yeux du Collectif du 4 décembre 2013

Par Junior Dérismond

P-au-P, 29 juin 2017 [AlterPresse] --- Le Collectif du 4 décembre 2013 appelle la population haïtienne à l’unité, pour freiner l’insécurité qui règne suf le territoire naational en Haïti, lors d’une conférence-débat, tenue, ce jeudi 29 juin 2017 et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Il exhorte la population à s’unir, pour réclamer de meilleures conditions d’existence « dans un environnement plus sécuritaire ».

Il l’encourage à exiger, de l’exécutif et des instances concernées, des dispositions institutionneles visant à mener une « guerre totale » pour stopper l’insécurité, qui revêt différentes dimensions : criminelle, foncière, alimentaire, économique et routière.

Cette conférence-débat voudrait donner le branle à une série d’initiatives, visant à solliciter l’union de toutes les filles et de tous les fils de la nation, pour éradiquer, définitivement, l’insécurité qui gangrène Haïti, déclare Jean Robert Argant, coordonnateur du Collectif du 4 décembre 2013.

Il exhorte les dirigeants d’Haïti à prendre des « mesures énergiques et courageuses » contre ce fléau, qu’est l’insécurité, qui ne cesse point de détruire la vie de « paisibles citoyennes et citoyens ».

Il appelle l’État haïtien, notamment le président Jovenel Moïse, à prendre le leadership des actions à venir, face à la défaillance ou au laxisme des institutions, chargées de garantir la sécurité nationale.

Plusieurs cas d’assassinats ont été répertoriés ces derniers jours, dont un policier national, tué à Port-au-Prince, dans la matinée du vendredi 9 juin 2017.

Frédérique Viau, une jeune femme-médecin, âgée de 32 ans, a été abattue à bord de son véhicule, dans la matinée du lundi 5 juin 2017, à Delmas 83 (périphérie nord-est), par des bandits armés circulant à motocyclette.

Une marchande de légumes a trouvé la mort, au marché Telele, à Pétionville (périphérie est), suite à une intervention des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh), le dimanche 4 juin 2017.

Plusieurs organisations de droits humains ont élevé la voix contre la recrudescence de l’insécurité, observée, ces derniers temps, principalement dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.

Pour sa part, l’ancien directeur général (2005 - 2012) de la Police nationale d’Haïti (Pnh), Mario Andresol, souligne, dans son intervention, l’existence de deux types d’insécurité : structurelle et occasionnelle.

D’une part, les causes structurelles de l’insécurité seraient liées à un problème d’État.

Andrésol évoque l’absence d’un aménagement territorial, les constructions anarchiques, la dégradation de l’environnement, la crise de gouvernabilité chronique, l’extrême pauvreté et l’inégalité sociale à travers Haïti.

D’autre part, les causes occasionnelles de l’insécurité ont rapport à la faiblesse des engagements de l’État à l’endroit de la Police nationale d’Haïti (Pnh), à la criminalisation de la politique, à la corruption de la justice, à la politisation de la Pnh et à l’absence totale de politique pénale, considère Andrésol.

Pour freiner l’insécurité criminelle dans le pays, Andresol plaide en faveur d’une « stratégie intersectorielle de sécurité », fondée, à la fois, sur les efforts conjugués de la Pnh et de la justice, et sur les actions de lutte contre la pauvreté.

L’ex-directeur de la Pnh recommande également à l’État de créer un Conseil national de sécurité, destiné à optimiser et coordonner les efforts des différents organismes de sécurité, renforcer la capacité opérationnelle et technique de la Pnh, et la chaîne pénale par l’adoption d’un nouveau code pénal. [jd emb rc apr 29/06/2017 16 :00]