Par Websder Corneille
Soumis à AlterPresse le 27 juin 2017
Institué l’année dernière sur la thématique « En lisant Koltès », le festival En Lisant revient dans nos murs avec une thématique qui entretient encore de sérieuses interrogations à travers le monde : l’absurde. Mais il faut attendre la période allant du 6 au 16 juillet 2017 pour vivre intensément les plans qui se dessinent pour la matérialisation d’un tel événement qui attise déjà la curiosité du plus grand nombre.
Dans la foulée, l’équipe du festival a publié le calendrier officiel à l’intérieur duquel nous ne décelons pas moins d’une quinzaine d’activités en guise d’illustration de la thématique. Parmi lesquelles, il faut garder - tout d’abord- à l’esprit la conférence de presse officielle du festival prévue pour le vendredi 30 juin courant à la terrasse de l’Institut français en Haïti (Ifh), à compter de dix heures a.m ; ensuite la clôture en date du 16 juillet prochain dans une causerie avec Aly Acacia, spécialiste en éducation, musicologue et chroniqueur au quotidien Le Nouvelliste, et le professeur Délide Joseph, historien, chercheur au CNRS, lauréat du Prix d’Histoire 2015 de la SHHG.
Le docteur Roland Léonard, reconnu pour ses critiques musicales publiées régulièrement par le quotidien Le Nouvelliste, assurera la modération de cette soirée inscrite dans les registres de l’histoire politique haïtienne et la musique populaire d’appoint de l’après-guerre. Il est à souligner, tout bonnement, que cette soirée porte l’empreinte du rendez-vous hebdomadaire Les Vieux, nouvel espace de langage articulatoire de tous les dimanches soir à Rapadou bar-resto, 5, rue Charles Jeanty (Bloc rue Cameau).
Suivant le calendrier officiel publié sur la page Facebook du festival, « En lisant l’absurde » 2017 doit concentrer ses regards sur la thématique : Héritage du théâtre de l’absurde dans la dramaturgie contemporaine. Une manière d’adresser un clin d’œil privilégié à ce « courant théâtral qui a voulu donner une réponse à l’incompréhension et à la barbarie orchestrées par la seconde guerre mondiale », selon les mots de la direction artistique du festival.
Pour opérationnaliser le choix, les organisateurs y trouvent un double objectif : « comment représenter le monde après tant de violence et de haine, si ce n’est pas par son côté absurde » ; et « faire rayonner la portée sociale des œuvres qui ont suscité une réflexion approfondie dans un monde où la parole n’a pas su éviter les camps de concentration, les invasions militaires, etc. ».
Autant de questions pertinentes qui ont nourri l’imagination de plus d’un en proférant à de nombreuses communications et études sur le théâtre de l’absurde, un « anti-théâtre » pour certains.
S’il faut reconnaitre dans la dramaturgie des têtes de pont du courant de l’absurde, dorénavant beaucoup de personnes attribuent la paternité à l’écrivain Albert Camus pour avoir placé l’être humain à un état étranger de lui-même dans des œuvres telles : Le Mythe de Sisyphe, L’Étranger, premier roman d’Albert Camus, dont deux composantes de la tétralogie camusienne.
A coté des Adamov, Beckett, Ionesco, pour ne citer que ces dramaturges en lumineux état, le festival met sous projecteur la pièce « Temps mort » de Michel-Philippe Lerebours, docteur en histoire de l’art et archéologie (le premier), et qui vient de publier, à 83 ans, le livre « Un bref regard sur deux siècles de peinture haïtienne de 1804 à 2000 ». Sans forcer les traits, le festival entend situer le travail de cet énorme colosse haïtien sur la ligne d’horizon des auteurs emblématiques de l’absurde dans le monde.
Pour continuer à situer la réflexion dans un circuit pédagogique et académique, le festival propose tout aussi bien environ quatre conférences-causeries, un atelier de théâtre « Lire et jouer l’absurde », à l’Institut Français en Haïti, du 10 au 15 juillet 2017. A l’affiche de l’atelier, trois intervenants répondant au profil de comédien, slammeur, poète ; il s’agit de : Starloff Trofort, Eliezer Guérismé (directeur artistique du festival) et James Pubien (directeur de communication du festival).
Dans la continuité de l’exploitation de la thématique centrale, le professeur de philosophie et poète Mehdi Etienne Charmers et l’actuel directeur de Radio nationale d’Haïti, le professeur et poète Marc Exavier, tiendront le 6 juillet à 5:00 pm, dans les jardins de Fokal, une conférence ficelée autour de « Héritage du théâtre de l’absurde dans la dramaturgie contemporaine ». Un autre poète-éditeur et critique littéraire, Wébert N. Charles, jouera le rôle de modérateur de la causerie.
Sans broncher, le 8 juillet à 2:00 pm à la Bibliothèque Monique Calixte (Bmc/Fokal), James Pubien interviendra sur le thème : Opposer Anouilh au théâtre de l’absurde. Le journaliste et critique littéraire, Websder Corneille, s’érigera en modérateur de cette causerie. Puis, le 14 juillet à 3:00 pm à la Bibliothèque Monique Calixte (Bmc/Fokal), Jasmuel Andri, comédien, humoriste et slammeur entretiendra le public à d’une œuvre inédite « L’hommerie ». Le nom de Websder Corneille est retenu pour établir le lien entre le public et le conférencier tout au long de la causerie.
Pour cette édition, des œuvres majeures du théâtre mondial sont revisitées pour alimenter un festival riche en couleurs et variétés. « Si dans Premier amour et En attendant Godot (Samuel Becket), le spectateur est invité à questionner la question d’insertion sociale, dans d’autres œuvres comme Les bonnes (Jean genet), Temps mort (Michel-Philippe Lerebours), En lisant lui propose plus d’une lecture de la notion de justice. Quant à La leçon (Eugène Ionesco), elle dénonce l’abrutissement voire l’anéantissement provoqué par une pédagogie inadaptée et inappropriée ».
Bienvenue au festival En Lisant 2017 ! L’aventure se poursuit sur des routes sinueuses, néanmoins le voyage accuse des coups de foudre plus alléchants que d’habitude.
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