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Haïti-Ueh/Crise : Une nouvelle marche annoncée par les étudiants

P-au-P, 26 juin 2017 [AlterPresse] --- Des étudiants de l’Université d’État d’Haïti (Ueh) projettent, pour le mercredi 28 juin 2017, une nouvelle marche, pour réclamer justice en faveur de John Rock Gourgueder Jean, un jeune étudiant en anthropo-sociologie, grièvement blessé lors de violents incidents, survenus le lundi 12 juin 2017 à la Faculté d’ethnologie (Fe).

Lors d’une conférence de presse, tenue le vendredi 23 juin 2017 et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse, des étudiants protestataires disent ne pas entendre baisser les bras dans cette affaire.

Ils ont exprimé leur inquiétude et tristesse face à l’état de santé de Gourgueder Jean, qui, rapportent-ils, se détériorerait au jour le jour.

L’étudiant, qui reçoit actuellement des soins dans un hôpital de la capitale, Port-au-Prince, a été renversé, le lundi 12 juin 2017, par le véhicule du doyen de la Fe, Jean Yves Blot, suite à un mouvement de protestations de plusieurs étudiants, dont Gourgueder Jean, préalablement expulsé, qui exigeaient leur réintégration à la faculté.

Selon la version du doyen et d’autres professeurs, la victime s’est délibérément jetée sur le véhicule, au moment où le professeur laissait l’espace, après une « tentative de séquestration » par les étudiants.

« Depuis deux jours, il (Gourgueder Jean) a une douleur atroce. Il ne peut pas dormir, il pleure. Il a une hémorragie anale et nasale », indique Marckenson Saint-Louis, étudiant de la Fe.

Aux dernières nouvelles, le rectorat de l’Ueh a démenti les informations faisant croire à une détérioration de l’état de santé de Gourgueder Jean.

Le patient se trouve dans un état stable et hors de danger, alors qu’un secteur fait courir des rumeurs sur la dégradation de sa santé, allant jusqu’à évoquer l’éventualité de sa mort, déplore le rectorat de l’Ueh.

« De telles contre-vérités sont de nature à manipuler l’opinion publique, à alarmer les parents et les proches du patient. Elles ne sauraient contribuer à son rétablissement complet, que le rectorat appelle de tous ses vœux », affirme le rectorat de l’Ueh, qui invite tous les acteurs à une approche digne et humaine de ce dossier ».

Les protestataires se disent consternés par les nouvelles déclarations de Yves Blot, qui a présenté, en conférence de presse, le jeudi 22 juin 2017, les responsables de l’ethnologie comme des « victimes et des plaignants ».

Ils critiquent l’attitude du doyen et de ses alliés, qu’ils qualifient d’irresponsable.

Le doyen se serait échappé de justesse, le vice doyen Robert Moïse aurait été malmené et le professeur John Picard Byron, responsable du département d’anthropologie, fracturé, selon une version des faits.

Le doyen annonce qu’une plainte collective a été déposée contre certains étudiants, clairement identifiés dans le cadre de ces incidents.

Marckenson Saint-Louis estime que le commissaire près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince, Clamé-Ocnam Daméus, devrait mettre l’action publique en mouvement contre Blot, au lieu de convoquer deux étudiants pour répondre aux questions de la justice.

Le vendredi 23 juin 2017, deux étudiants ont été auditionnés sur les actes de violences perpétrées, le 12 juin 2017, à la Faculté d’ethnologie.

Une Commission d’enquête, constituée essentiellement de professeurs de l’Ueh, est chargée, par le rectorat de l’Ueh, de faire toute la lumière autour de cet incident malheureux.

La Police nationale d’Haïti (Pnh) a dispersé, le jeudi 22 juin 2017, une manifestation d’étudiants, organisée pour dénoncer le comportement de Blot, après les incidents vilolents du 12 juin 2017. [jd emb gp apr 26/06/2017 11:20]