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Haïti-Crise à l’Ueh : Le sociologue Jean Ronald Joseph prône une solution négociée

P-au-P, 23 juin 2017 [AlterPresse] --- Le sociologue Jean Ronald Joseph, également professeur à l’Université d’État d’Haïti (Ueh), préconise une médiation entre les protagonistes au sein de l’Ueh, en vue d’une sortie de crise.

« L’issue à la crise doit d’abord passer par le dialogue. Même si plusieurs secteurs sont en lutte, il y a toujours une possibilité pour dialoguer », soutient Joseph, invité à l’émission TiChèzBa, prévue pour être diffusée les samedi 24 et dimanche 25 juin 2017, sur la station en ligne AlterRadio (samedi : 7:00 am, 3:00 pm ; dimanche : 7:00 am, 1:00 pm, 5:00 pm).

Il appelle à mettre de côté, de part et d’autre, les représailles, injures et provocations.

Il estime que « les universitaires doivent s’asseoir autour d’une table pour discuter afin d’identifier les désaccords, les problèmes institutionnels et de savoir comment agir pour trouver une issue à la crise ».

L’usage de la force et les représailles ne résoudront pas la crise qui secoue l"Ueh depuis quelques temps, fait-il en remarquer.

Le politologue souligne que la crise qui affecte aujourd’hui les diverses facultés est liée aux conditions générales de fonctionnement de l’Ueh.

Il évoque des conflits de pouvoir au sein de l’Ueh, des crises structurelles et conjoncturelles qui empêchent d’arriver à un projet d’Université.

Il a tenu à souligner combien le contexte électoral a envenimé la crise.

Joseph exhorte à résoudre d’abord les problèmes de fond qu´affronte l’Université, appelant les protagonistes à un dépassement de soi par rapport aux pratiques de clientélisme.

La polarisation de la crise ne donnera pas de résultats et risque de déboucher sur le chaos, craint-il.

En ce qui concerne l’incident malheureux, survenu le lundi 12 juin 2017, à la Faculté d’ethnologie, au cours duquel un étudiant en anthropo-sociologie de la faculté, John Rock Gourgueder Jean, expulsé de la faculté, a été grièvement blessé, Joseph affirme qu’il faut donner à la justice la chance de faire la lumière sur ce dossier.

Le doyen de la Faculté d’ethnologie, Jean Yves Blot, qui a été accusé d’avoir fait rouler son véhicule sur Gourgueder Jean, a apporté un démenti à cette version.

La victime s’est délibérément jetée sur le véhicule, au moment où le professeur laissait l’espace, après une « tentative de séquestration » par les étudiants, selon le doyen et d’autres professeurs victimes.

Conscient que la violence, en elle-même, ne peut pas résoudre le problème, le professeur d’université, Jean Ronald Joseph, encourage les parties, concernées par la crise universitaire, à aller obligatoirement vers une médiation.

Une manifestation d’étudiants, organisée pour dénoncer le comportement du doyen Jean Yves Blot, a été dispersée, le jeudi 22 juin 2017, devant le Rectorat de l’Ueh, où le doyen donnait une conférence de presse sur l’incident malheureux survenu le 12 juin 2017.

Les étudiants protestataires rejettent la décision du Rectorat de l’Ueh de prendre en charge les soins médicaux de la victime.

Le Rectorat de l’Ueh a également mis sur pied, le jeudi 15 juin 2017, une commission d’enquête, constituée essentiellement de professeurs de l’Ueh, en vue de faire la lumière autour de l’incident. [emb vs apr 23/06/2017 15:50]


TiChèzBa, édition du 17 juin 2017 - Invité, Joseph Harold Pierre, économiste/politologue

La transition démocratique en Haïti constitue un échec, selon l’économiste et politologue Joseph Harold Pierre.