P-au-P, 22 juin 2017 [AlterPresse] --- Les bailleurs de fonds internationaux et les partenaires publics/privés haïtiens ont débuté, ce jeudi 22 juin 2017, une série de rencontres, en vue de promouvoir les potentielles branches d’investissements en Haïti, observe l’agence en ligne AlterPresse.
« Cet événement consiste à promouvoir Haïti auprès d’un certain nombre d’entreprises françaises (qui œuvrent) dans le secteur des infrastructures, de l’eau, de l’assainissement, de l’énergie, de la construction, de la santé, du numérique et des télécommunications », indique Philippe Garcia, directeur de Business France au Mexique, en Amérique Centrale et dans les Caraïbes.
Cette activité, organisée du jeudi 22 au lundi 26 juin 2017, par Business France, devrait également permettre à ces entreprises de trouver les « clés pour réussir en Haïti ».
Il reste un long chemin, à parcourir par Haïti, pour qu’elle puisse se retrouver sur la carte internationale des investissements, reconnaît, pour sa part, le directeur de Business France en Amérique Latine, Hervé Conan, affirmant que c’est le cas de toutes les îles dans les Caraïbes.
Pendant plusieurs jours, un ensemble d’entreprises de France et de ses départements d’outre-mer pourraient, dit-il, s’informer sur les potentiels et les possibilités d’investissements existant en Haïti.
Tout en appelant l’État haïtien à faire un effort pour stabiliser le pays, en vue de garantir la sécurité des investisseurs, il exhorte le gouvernement haïtien à faire la promotion de ces nouveaux objectifs.
Prenant part à la première rencontre, le titulaire du Ministère de la planification et de la coopération externe (Mpce), Aviol Fleurant, en a profité pour présenter les « opportunités à saisir » par les investisseurs.
Le domaine minier offrirait d’importantes opportunités d’investissements aux entrepreneurs haïtiens, par la mise en exploitation de certaines mines métallifères et non métallifères, dans la perspective des « grands débouchés », fait-il remarquer.
Fleurant cite plusieurs ressources minières à exploiter, notamment les gisements de cuivre porphyrique, situés à Terrier Rouge (Nord-Est), aurifères à Milot et Limbé (Nord), et de marbre aux Gonaïves (Artibonite, Nord) qui n’ont pas encore été exploités.
En août 2014, l’économiste Camille Chalmers, du Collectif Justice Mines, soulignait combien Haïti a une sombre histoire en matière d’industrie extractive.
L’intensité de pillage était énorme. Sur 83 millions dollars de profits, générés par la mine de bauxite à Miragoane (Compagnie Reynold S.A., dans les Nippes), l’Etat haïtien n’en a retiré que 3 millions », rappelait Chalmers.
La branche minière, estime-t-il, fait l’objet d’une propagande gouvernementale, arguant que « le secteur minier est le véritable pôle de développement économique du pays ».
L’exploitation des minerais peut provoquer la destruction des ressources floristiques et fauniques, la forte probabilité d’accidents mortels, liés à l’utilisation de produits chimiques. L’industrie extractive risque de provoquer, chez les femmes, des malformations congénitales, soutient Camille Chalmers.
Ont également été présents, à la rencontre du 22 juin 2017, l’ambassadrice française en Haïti, Elisabeth Beton-Delegue, le président de la chambre franco-haïtienne de commerce et d’industrie, Grégory Brandt, l’ambassadeur de l’Union européenne en Haïti, Vincent Degert, et des représentantes et représentants d’une vingtaine d’entreprises françaises et des territoire français des Amériques, entre autres. [jd emb gp apr 22/06/2017 14:50]