P-au-P, 19 juin 2017 [AlterPresse] --- Des organisations de la société civile critiquent de récentes brutalités exercées par des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) sur des citoyens haïtiens vaquant à leurs activités.
Le coordonnateur national de la Commission épiscopale Justice et paix (Jilap) de l’église catholique romaine, Rovelson Apollon dit observer ces brutalités policières surtout dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse.
Dès fois, sur les lieux d’incidents, des policiers prennent un malin plaisir à infliger des coups à de paisibles personnes, dénonce-t-il.
Un niveau de frustration des agents de la police, due à leurs conditions sociales, aurait un lien avec ce type de comportement, estime-t-il.
Les policiers ont-ils reçu une bonne formation concernant la protection des droits humains ?, s’interroge le militant des droits humains, soulignant qu’en principe, dès qu’on maitrise une personne, on n’a nul droit de la frapper.
Aux prises avec des problèmes de loyer et de nourriture, le policier ne se trouverait pas dans une situation confortable pour exercer le métier, laisse-t-il entendre.
Apollon plaide en faveur d’un meilleur encadrement des policiers, qui doit se faire à travers des sessions de formations et une amélioration de leurs conditions sociales qui posent problème.
Il appelle à des sanctions à l’endroit des agents fautifs impliqués dans des actes de brutalités policières.
Contacté sur le dossier, le porte-parole adjoint de la Pnh, l’inspecteur Garry Desrosiers, dit n’être pas au courant de brutalités policières commises sur des citoyens.
Pourtant, selon le coordonnateur du collectif Défenseurs Plus, Antonal Mortimé, ces brutalités sont notamment enregistrées dans les départements de l’Ouest et de la Grande Anse (une partie du Sud-Ouest d’Haïti).
Il y a des moments où les bavures policières paraissent plus visibles, signale-t-il, rapportant que des policiers de l’Unité départementale de maintien de l’ordre (Udmo) qui accompagnent les agents de la mairie tabassent souvent les commerçants installés sur les trottoirs et pillent leurs marchandises.
Mortimé encourage les victimes de bavures policières à porter plainte et appelle l’inspection générale à être plus présente en menant des enquêtes sur les cas rapportés.
La manifestation de la violence notamment policière révèle des problèmes sousjacents non pris en compte par les autorités, avance le coordonnateur du Collectif 4 Décembre, Jean Robert Argand.
La violence est le résultat d’un travail qui n’a pas été fait en amont, déplore-t-il.
Ces derniers temps, des brutalités policières ont été, à plusieurs reprises, dénoncées par des travailleurs de la branche textile, lors de manifestations ouvrières.
Le journaliste Fidèle Yandy Frantz de la Radio Vision 2000 a été maltraité par des policiers, lors d’une patrouille effectuée le 6 juin dernier. [jep emb gp apr 19/06/2017 16 :40]