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Haïti-Politique : Le député Antoine Rodon Bien-Aimé minimise la séance du mardi 6 juin autour du budget rectificatif 2016-2017

P-au-P, 7 juin 2017 [AlterPresse] --- Le député de Cerca Carvajal/Quartier de los Palis (Centre/Est), Antoine Rodon Bien-Aimé, minimise la séance en assemblée nationale extraordinaire, le mardi 6 juin 2017, concernant le budget rectificatif 2016-2017.

Jusqu’à présent, le document n’est toujours pas déposé au bureau de la chambre des députés, fustige-t-il.

D’après la constitution et la loi sur la comptabilité publique, le budget doit être voté en chambre séparée. La loi exige que le budget doive être déposé en première lecture par devant la chambre des députés, rappelle-t-il.

Cette séance en assemblée nationale constitue une diversion face à la hausse des prix des produits pétroliers en vigueur depuis le lundi 15 mai 2017, estime-t-il.

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Adopté en conseil des ministres, le 1er juin 2017, le budget de 118,3 milliards de gourdes donne la priorité à l’éducation (21 milliards gourdes), l’agriculture (7,5 milliards gourdes), la sante (5,2 milliards gourdes), les affaires étrangères (3,8 milliards gourdes), entre autres.

La présidence et le bureau du premier ministre (la primature) ont, respectivement, une enveloppe de 1,2 milliards de gourdes et 1,7 milliards gourdes.

Le budget de fonctionnement s’élève à 75 milliards gourdes alors que 42 milliards de gourdes sont consacrés à l’investissement.

L’enveloppe globale du budget rectificatif 2016-2017 est passée de 122 milliards à 118 milliards de gourdes, soit une diminution de 2,9%.

« On ne peut pas baisser le budget de 3% et on ne peut pas baisser les recettes intérieures de 7%. Ce n’est pas normal », regrette l’économiste et professeur d’Université, Eddy Labossière.

Il souhaite qu’il y ait de l’« austérité » dans ce budget rectificatif.

« On ne peut pas être un gouvernement légal, légitime et constitutionnel avec un budget de 118 milliards de gourdes, alors que le gouvernement provisoire avait un budget de 122 milliards de gourdes », déplore-t-il.

Le budget du gouvernement, selon l’avis de Labossière, devrait avoisiner plus de 130 milliards de gourdes pour pouvoir répondre aux besoins de la population.

Il dénonce les 9 milliards de gourdes alloués pour payer, chaque année, la dette extérieure d’Haïti, notamment les 3 millions de dollars américains de Petrocaribe.

Ces 9 milliards auraient aidé la population dans le social et l’éducation, entre autres, selon Labossière.

Il appelle le gouvernement à revoir à la hausse le budget initial, qui devrait déposer devant le parlement avant le 30 juin prochain, selon les prescrits de la constitution. [jd emb gp apr 07/06/2017 14 :00]