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Haïti-Rép. Dom. /Coopération : Plaidoyer pour la poursuite des actions de renforcement des relations binationales, inspirées de l’Obmec

De notre envoyé spécial Emmanuel Marino Bruno

Santo Domingo, 31 mai 2017 [AlterPresse] --- Les autorités haitiano-dominicaines souhaitent la poursuite de la mise en œuvre des actions de renforcement des relations entre les deux peuples de l’ile d’Haïti (HaIti et la République Dominicaine), inspirées de l’Observatoire binational sur la migration, l’environnement, l’éducation et le commerce (Obmec).

Ce vœu a été exprimé, lors de la cérémonie de clôture de la première phase du projet de l’Obmec, réalisée à Santo Domingo (capitale de la République Dominicaine), le mardi 30 mai 2017 et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

La cérémonie de clôture de la première phase de l’Obmec n’est pas une fin en soi. Elle ouvre une étape, qui doit concourir à la pérennisation des actions entamées depuis tantôt deux ans (depuis l’année 2015), a tenu à préciser Edouard Excellent, qui a pris la parole au nom du Bureau de l’ordonnateur national (Bon, dirigé par Charles Jean-Jacques) en Haïti du Fonds européen de développement (Fed). .

Excellent appelle à une plus grande vulgarisation des travaux de l’Obmec, selon des formes de communication les plus adaptées.

Ceci permettrait de toucher les différentes couches des deux communautés de l’île d’Haïti, à tous les niveaux, en vue d’une appropriation collective de la démarche de l’institution.

Edouard Excellent s’engage à accompagner ce processus auprès des plus hautes autorités haïtiennes.

Lancé en décembre 2015, l’Obmec est financé, sur deux (2) ans (2015 - 2017) par l’Union européenne (Ue), via les bureaux des ordonnateurs du Fed en Haïti et en République Dominicaine.

L’Obmec regroupe des universités d’Haïti, dont Quisqueya (Haïti), Notre-Dame (Haïti) et épiscopale (Haïti) ainsi que de la République Dominicaine, dont « l’Universidad Acción Pro Educación y Cultura (Apec) » et « la Pontificia Universidad Católica Madre y Maestra », entre autres.

Cet événement de clôture, le mardi 30 mai 2017, ne marque pas la fin de l’Obmec, qui s’est construit une double légitimité, celle d’un travail universitaire axé sur la rigueur scientifique et celle d’une composition purement binationale, renchérit, pour sa part, le chef de la délégation de l’Union européenne (Ue) en Haïti, l’ambassadeur Vincent Degert.

La mise en place d’un cadre, adapté au fonctionnement des marchés binationaux, et l’adoption de mesures, qui incitent à la formalisation du commerce et à lutter contre la corruption, figurent parmi les propositions de l’Obmec, fruit de diagnostics sur les réalités des deux Etats, rappelle-t-il.

Degert insiste sur l’engagement de l’Ue en faveur d’une coopération binationale, axée sur des actions précises qui peuvent avoir des impacts mesurables.

Des relations commerciales « durables et apaisées » sont essentielles au niveau du commerce, soutient Degert qui annonce un programme futur, inspiré des recommandations de l’Obmec et qui va se concentrer sur la coopération dans les domaines commerciaux et environnementaux, entre autres.

« Nous nous trouvons à un moment, où l’Obmec commence à atteindre sa vitesse de croisière : passer à une étape de maturité nécessaire pour pouvoir tirer profit des synergies du travail en commun », fait valoir le recteur de l’Université Quisqueya (Uniq), Jacky Lumarque.

L’Uniq applaudit les chercheuses et chercheurs, qui ont « réussi à montrer aux Haïtiennes et Haïtiens, aux Dominicaines et Dominicains combien ils peuvent continuer à construire ... ensemble, même lorsque la question du dossier migratoire ne manquait pas de provoquer « colère et agacement » de part et d’autre ».

Les chercheuses et chercheurs ainsi que les membres de l’Obmec ont fait « un travail extrêmement fructueux », qui permettra de resserrer les liens de dialogue et de coopération dans les deux pays, évalue l’ordonnateur national du Fed en République Dominicaine, Antonio Vargas Hernandez.

Hernandez a tenu à saluer la contribution solidaire de l’Ue, dans le cadre de la coopération binationale et de l’appui d’importants projets, qui ont contribué à améliorer les relations entre les deux républiques.

De son côté, le chef de la délégation de l’Ue en République Dominicaine, l’ambassadeur Alberto Navarro, relève une méfiance, qui caractérise les relations entre les deux pays partageant l’île d’Haïti.

La migration bien comprise n’a pas de raison d’être associée à la criminalité, souligne Navarro, qui exhorte les deux peuples à abandonner cette méfiance. .

L’université doit être à l’avant-garde de ce qui doit être le futur pour les jeunes générations de l’ile, préconise Alberto Navarro, tout en réaffirmant son appui au dialogue binational entre Haïti et la République Dominicaine.

La société civile et les universitaires doivent s’impliquer, à l’instar des autorités haitiano-dominicaines, dans la cause binationale, en vue de promouvoir un vivre ensemble entre les deux pays, plaide le directeur de l’Obmec, Jacques Edouard Alexis.

Il faut trouver d’autres actrices et acteurs universitaires, des deux côtés de l’Ile, ainsi que celles et ceux de la coopération internationale, intéressés à cette cause pour avancer dans la même direction.

Il existe une attente considérable des gens par rapport à l’amélioration des relations binationales entre les deux pays, fait remarquer Alexis, appelant à appliquer les différentes recommandations formulées par l’Observatoire binational sur la migration, l’environnement, l’éducation et le commerce (Obmec) sur les politiques publiques.

Espace de réflexion et d’échanges sur les problématiques binationales, l’Obmec viserait à contribuer au rapprochement et à la compréhension mutuelle des populations haïtiennes et dominicaines, en vue d’un développement économique et social durable pour Haïti et la République Dominicaine. [emb rc apr 31/05/2017 05:10]