P-au-P, 29 mai 2017 [AlterPresse] --- Les négociations pour une sortie de crise entre le patronat et les syndicats en lutte pour une augmentation du salaire minimum sont au « point mort », indique le représentant du secteur syndical au sein du Conseil supérieur des salaires (Css), Fignolé St-Cyr.
St-Cyr, également secrétaire général de la Centrale autonome des travailleurs haïtiens (Cath), joint au téléphone par l’agence en ligne AlterPresse, dénonce le comportement du gouvernement et celui du patronat, qui ne facilitent pas une solution à la crise.
Pour la 3e semaine consécutive, des centaines d’ouvriers ont gagné les rues de la capitale pour exiger une augmentation à 800.00 gourdes du salaire minimum journalier, actuellement fixé à 300.00 gourdes.
Alors que le Ccs est considéré dysfonctionnel, suite à la démission de trois de ses membres, le gouvernement aurait sollicité la désignation de nouveaux membres au Css, pour déterminer un nouveau salaire minimum. Comportement qualifié par St-Cyr de « dilatoire », qui aurait des « conséquences néfastes » pour tout un chacun.
« Dès qu’il y a une inflation de 10%, il faut ajuster le salaire. Maintenant elle est à 14.5% », rappelle-t-il, indiquant que les derniers rapports de l’Institut haïtien de statistiques et d’informatique (Ihsi), prévoient une tendance à la hausse de l’inflation.
Face à cette crise, il appelle le président Jovenel Moïse, garant de la bonne marche des institutions, à convoquer l’ensemble des organisations syndicales et le patronal pour trouver le « juste milieu » et sortir un rapport sur l’ajustement salarial.
Devant le Ministère des affaires sociales et du travail (Mast), les ouvriers protestataires ont exhorté le titulaire du Ministàre des affaires sociales et du travail (Mast), Roosevelt Bellevue, à répondre à une convocation de la commission des affaires sociales du sénat.
Attendu au sénat, ce lundi 29 mai 2017, il ne s’est pas présenté. Un autre rendez-vous est pris pour le mercredi 31 mai 2017, apprend-on de source parlementaire.
Les responsables des organisations syndicales ont été contraints, ce lundi 29 mai 2017, de vider les lieux dans plusieurs usines, selon Télémarque Pierre, porte-parole de la Platfòm sendikal izin tekstil (Plateforme syndicale des usines textiles / Plasit), joint au téléphone par AlterPresse.
Les agents de sécurité auraient frappé certains ouvriers, tandis que, d’autre part, environ une cinquantaine d’ouvriers auraient été révoqués depuis le début du mouvmement. [jd gp apr 29/05/2017 18 :00]