P-au-P, 26 mai 2017 [AlterPresse] --- Le Forum économique du secteur privé appelle à un dialogue social constructif entre les syndicats ouvriers et les patrons d’usines, en vue d’une issue à la crise qui affecte le secteur de la sous-traitance en Haïti.
Ce dialogue devrait permettre d’aboutir notamment à la fixation de salaires raisonnables et à l’aménagement de conditions de travail équitables, indique-t-il, dans une note de presse en date du 23 mai 2017, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Il affirme avoir constaté avec inquiétude que « les revendications salariales du secteur ouvrier ont dégénéré en manifestations violentes qui ont perturbé le travail des entreprises du secteur d’exportation textile, les obligeant ainsi à suspendre temporairement leurs activités le samedi 20 et le lundi 22 mai 2017 ».
« La survie des entreprises de ce secteur et le maintien des emplois qu’elles créent sont incompatibles avec la violence », poursuit-il.
Le Forum économique du secteur privé affirme que les manifestations organisées, dit-il, en dehors des principes démocratiques et du droit du travail, ont entraîné des pertes économiques aussi bien pour les entreprises que pour leurs ouvriers ainsi que pour l’économie dans son ensemble.
Ces mobilisations ont impacté négativement sur les efforts publics et privés engagés au cours des dernières années pour mieux repositionner Haïti dans la région, pour améliorer ses gains de compétitivité et pour capter plus d’investissent nationaux et étrangers.
Tout en réaffirmant l’engagement unanime de ses membres vis-à-vis du respect sacré de la loi et en particulier du code du travail, le secteur privé souhaite que l’application de ce code traitant de l’ajustement du salaire minimum ne souffre d’aucune exception, dans l’intérêt de toutes et de tous.
Il signale que le secteur textile qui représente plus de 80% des exportations haïtiennes et assure plus de 40 mille emplois directs est fortement sensible aux variations de coûts des facteurs de production.
Il souhaite que les patrons et ouvriers trouvent une solution satisfaisante pour établir de meilleures conditions et relations de travail.
Le Forum encourage également les autorités nationales à tout mettre en œuvre pour garantir la sécurité des biens et des personnes et à fournir les mesures d’accompagnement promises.
Entre-temps, les syndicats ouvriers ont annoncé quatre nouvelles journées de manifestations, pour continuer de réclamer un ajustement du salaire minimum journalier à 800.00 gourdes au lieu des 300.00 gourdes actuelles (US $ 1.00 = 65.00 gourdes ; 1 euro = 78.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.60 gourde aujourd’hui).
Dans un avis en date du 22 mai, le commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince demande aux autorités de la Police nationale d’Haïti (Pnh) de prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher que des manifestations de rue se dirigent vers l’aéroport international de Toussaint Louverture.
Il estime que de telles manifestations tenues dans cette zone pourraient entraîner des dommages considérables, voire comprometttre la sécurité nationale.
D’aucuns voient dans cet appel lancé par le Parquet une stratégie sournoise de tenter de contrecarrer le mouvement ouvrier. [emb gp apr 26/05/2017 15 :15]